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9 novembre 2020

Le Mariage des Moussons (Monsoon Wedding) (2001) de Mira Nair

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Mira Nair que l'on avait découvert en 88 avec le touchant Salaam Bombay ! (à revoir tout de même...) se lance dans la comédie familiale douce-amère (un mariage indien, nom d'un Ganesh !), visant indéniablement un plus large public. Bienvenue, donc, comme disait l’autre, dans cette famille de New Delhi qui se prépare au mariage (forcément arrangé) de leur fille unique. Elle a un amant et doute : devra-t-on tout annuler au dernier moment (suspense insoutenable) ?... Ce n'est pas la seule à devoir affronter les affres du désir et les tourments de la sexualité ; il y a la cousine bâtie comme une liane qui aimerait bien s'enrouler autour de ce jeune indien expatrié en Australie ; il y a la servante toute mimi qui fait les yeux doux au branquignole qui organise le mariage ; il y a le protecteur de la famille qui fait une petite fixette sur la gamine de six ans... oups. Oui, on est du côté de la romance douce mais il ne faut pas oublier non plus ce fameux côté amer : Nair évoque frontalement ce cas de pédophilie et plutôt que de botter en touche (bah, ne ternissons pas la fête en excluant cet invité de marque) finit tout de même par jeter l'opprobre sur ce personnage bien dégueulasse. C'est le petit côté moral salvateur même si l'essentiel du film demeure relativement bon enfant...

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Nair s'amuse des petits problèmes de chacun et de l'excentricité d'un tel ou d'une telle ; on frôle le "film du monde" avec son lot de personnage stéréotypés et de traditions culturelles adoucies par une pointe de modernité ; on se dit que Nair, même si elle brosse le portrait d'une famille bourgeoise sans vouloir mettre de côté certaines castes de la société (la servante aura sa chance et trouvera également son prince pas super charmant), est plus dans le comico-romantique que dans le film à la Renoir, voyez... Son montage, pour le moins hystérique (un changement d'angle de caméra toutes les trois secondes ! Eh ouais, c'est comme ça qu'on booste une comédie !), finit par faire méchamment cligner des yeux ; certes, on est dans l'explosion de couleurs du cru, mais il faut aussi avouer que ce côté survolté cache un peu la misère du fond : tromperie, séduction, marivaudage, on lorgne parfois plus dans le côté soap qui mousse que dans la psychologie bergmanienne... On sent que Nair, pour faire passer la pilule comme pour faire oublier tous les petits problèmes de ses personnages, prend au final un certain plaisir à gommer toutes les différences (sociales) et tous les différends, toutes les tensions lors de séquences de « danse de groupe » où chacun peut enfin se laisser totalement aller. Salaam Bombay, bonjour Bollywood à la sauce "auteur" (petit auteur, hein, même si le film remporta en son temps le lion d'or à Venise ! Une édition fun, fusil !!!!). Virevoltant, gentillet, un peu mièvre, avec du nerf, certes, mais avec une Nair qui tombe également plus souvent qu'à son tour dans une certaine facilité... Allez, on continue malgré tout notre petit tour de l'Inde avec, promis, une toute autre pointure...

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