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Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
9 novembre 2020

SERIE : The Haunting of Bly Manor de Mike Flanagan - 2020

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On retrouve avec plaisir la production lêchée de cette série d'anthologie entamée avec le brillant The Haunting of Hill House l'an passé. Moins de frissons cette fois-ci, moins de fantômes moches et d'yeux exorbités, mais une sympathique atmosphère délétère qui s'empare de la vaste demeure londonienne où est engagée la jeune Dani Clayton en tant que gouvernante. Dès son arivée et la présentation des habitants de l'endroit, elle tique : tout semble bizarre, et ce ne sont pas les apparitions récurrentes d'un spectre dans tous les coins, le fétichisme de la petite gamine dont elle a la garde, le caractère bipolaire du frère de celle-ci, ou les conversations qui s'interrompent brusquement à son entrée qui vont la rassurer. Elle va peu à peu pénétrer les secrets de Bly Manor, explorer son passé douloureux, et découvrir que les pires fantômes ne sont pas ceux qui se tapissent dans les caves... C'est une adaptation du Tour d'Ecrou de James, et même si vous avez vu le film de Clayton ou celui d'Amenabar, vous tremblerez encore devant cette histoire éternelle de maison-prison enfermée pour toujours sur son passé. Certes, les surprises sont un peu pêtées, mais les créateurs parviennent à créer des atmosphères suffisamment inquiétantes, gothiques à mort, pour maintenir l'attention, malgré l'étonnante sobriété dans les effets horrifiques. Toute la première partie est même assez brillante avec ses acteurs talentueux (exception faite de la très pénible Victoria Pedretti dans le rôle principal, et du cabot Oliver Jackson-Cohen dans le rôle du pervers manipulateur), avec son rythme délicieusement lent pour une production de ce type, avec cette subtilité d'écriture et cette belle attention aux décors. La réalisation est éclectique et un peu bordélique, passant d'un épisode façon Blumhouse à du classicisme grand crin et à du montage presque pop, et c'est bien dommage. Mais les différents réalisateurs obéissent à un cahier des charges vraiment attachant : éviter les effets trop ado, se concentrer sur les personnages et les ambiances, prendre son temps pour dévoiler ses atouts.

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On a même, et cela justifie la vision de toute la série, un des effets les plus effrayants qu'on ait vus depuis longtemps : au milieu d'une très longue scène de dialogue assez plan-plan, un personnage se tourne brusquement vers nous et se met à hurler, pendant une demi-seconde. Une façon de faire exploser le quatrième mur, de brouiller toutes les références, de nous mettre en danger en quelque sorte, avant de revenir comme si de rien n'était à ses rails : dès lors, on est tendus comme des strings, anxieux de voir que tout peut arriver là-dedans malgré le confort de la mise en scène.

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C'est malheureusement après cet épisode miraculeux que les choses se gâtent. Une fois les secrets du manoir révélés, la série s'enfonce dans un système répétitif et facile, à base de rêves qui s'enchâssent les uns dans les autres, dispositif qu'il va conserver jusqu'à la fin (à l'exception d'un épisode audacieux en noir et blanc et en flash-back). C'est le principe des rêves au cinéma, très dangereux : puisque c'est un rêve, tout peut arriver, rien n'est vraiment important. On fatigue donc très vite devant les inlassables glissements de temporalité, indifférent à ces personnages qui existent ou n'existent pas et peiné de voir ce procédé facile dans cette série exigeante, peu portée jusqu'alors à l'ésotérisme et à l'onirisme de pacotille. Le tout se termine dans un romantisme fantastique très daté, qui se rapproche d'ailleurs plus de Twillight que du gothique anglais. On sait gré aux auteurs de vouloir mettre de la modernité dans le monde d'Henry James, mais à trop vouloir en faire, ils saccagent ce qu'ils avaient réussi à mettre en place : la deuxième moitié de la série est mauvaise.

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Commentaires
C
Deuxième commentaire en une heure, on sent que c'est jour de grève...<br /> <br /> <br /> <br /> Cette série est ignoble et parfaitement prétentieuse. D'abord elle détourne complètement le propos de la nouvelle et dès le début. <br /> <br /> <br /> <br /> Ce discours de mariage plaqué sur la force de l'amour ?? <br /> <br /> <br /> <br /> Cette jeune actrice grimée en femme âgée souriante qui évoque le tour d'écrou ?? <br /> <br /> <br /> <br /> L'héroïne qui envoie chier l'oncle des enfants ("What's the catch ?" en écho), pauvre type sans charisme ?? Dans la nouvelle, elle est au contraire fascinée par lui et c'est lui qu'elle croit/espère voir, alors que c'est le fantôme de Quint... <br /> <br /> <br /> <br /> L'héroïne voit dès le début un fantôme (un homme avec un masque à gaz et des yeux jaunes, terrifiant, en effet) dans les miroirs, dans sa chambre d'hôtel pourrie sans aucun lien avec le manoir ?? <br /> <br /> <br /> <br /> Premier épisode, toujours : la petite Flora, dans le bain, regarde et communique avec quelqu'un d'invisible derrière la gouvernante ?? Dans la nouvelle, on hésitait longtemps pour savoir si elle voyait Miss Jessel, là, bim, c'est réglé d'un coup. <br /> <br /> <br /> <br /> Pour la prétention : la plupart des titres des épisodes sont des titres d'Henry James, sans lien avec le sujet. De l'affichage pur et simple, genre on connaît notre sujet mais ça ne prend pas. <br /> <br /> <br /> <br /> Complètement débile (pas vu au-delà du premier épisode).
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