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24 octobre 2020

Sème le Vent (Semina il vento) de Danilo Caputo - 2020

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Le combat écologique n'a pas de limite, et même au fin fond des Pouilles en Italie, on peut se battre pour un pauvre champ d'oliviers et en ressortir héroïque. C'est en tout cas ce que tente Nica, toute jeune fille qui rentre de ses études en agronomie après 3 ans loin de chez elle. Quand elle arrive, tout est gabegie : le champ d'oliviers de papa est rongé par un pou bleu invincible, la terre ne donne plus rien, et sa famille s'est décidée à céder le champ pour une bouchée de pain à des acquéreurs pas très fans de la couleur verte. Ce sera sans compter sur elle dorénavant : la petite se met en tête de sauver l'exploitation historique familiale et se lance dans des expériences scientifiques pour éradiquer le parasite. Elle va découvrir que la pollution est avant tout dans les têtes et se retrouvera bien seule dans son combat, tout le monde ayant déjà baissé les bras.

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Caputo a parfaitement compris sa région et filme avec beauté ces paysages champêtres que vient raser une lumière chaude, ces arbres noueux et ces petits chemins qui sentent la noisette. Ça frôle parfois la carte postale angélique, mais c'est appréciable d'aller prendre un bol d'air, surtout en compagnie de cette petite gamine bûtée, joliment campée par Yile Yara Vianello, tout de colère rentrée. Le film confie les clés du monde à la jeune génération, dans un grand élan optimiste qui réchauffe les coeurs. Surtout que Nica, toute scientifique qu'elle est (poilantes images d'une mouche qu'elle a découverte et qui bouffe les pous bleus, dans une imagerie toute naïve) ne rechigne pas à exercer aussi la magie héritée de ses ancêtres, et que celle-ci s'avère payante : il n'y a pas de petit combat, et faire cramer trois bougies sur un autel peut aussi renverser le monde. Le combat écologique se double d'une confrontation inter-générationnelle, puisque tout se résoud finalement à une lutte entre les jeunes qui y croient et les vieux qui ne croient qu'au fric. Nica est bien seule, mais elle peut compter sur le cinéaste pour être de son côté et nous entraîner avec lui. Bon, ça manque cruellement de style, c'est gentil mais un peu anecdotique tout de même, et il faut attendre les deux tiers pour que tout ça s'emballe un peu. Le plus beau plan est celui de cette charrette bourrée d'herbe qui défile lors de la foire annuelle, véritable monstre filmé comme une immense masse menaçante. A partir de cette scène, Sème le Vent s'anime et se termine sur des séquences plus musclées, plus investies, où Nica, après les discussions pacifistes et les tentatives de prouver l'efficacité de ses expériences scientifiques, décide de devenir un bras armé et de tout crâmer sur son passage. Notre Greta Thunberg italienne se transforme en Rambo, et c'est mieux. Un film qui ne nous veut que du bien, qui ne nous en fait qu'assez peu, mais relativement sympathique.

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