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27 mai 2020

Une Saison blanche et sèche (A Dry White Season) (1989) de Euzhan Palcy

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Voilà ce qu'on pourrait aisément définir comme un film ultra académique sur un problème qu'on pourrait qualifier de sensible : l'apartheid et les excès de la police (blanche) confronté à la "peur" de l'occupé noir. Palcy nous fait le récit d'un cas exemplaire : le fils, puis le père, puis la mère, sont victimes de la police blanche alors même que ces êtres-ci étaient à l'origine doux comme des agneaux (ou des moutons, noirs). Heureusement, un homme va se dresser face à ce monde injuste : Donald Sutherland, avec sa tête de six pieds de long bourrée d'empathie, est prêt à tout pour sauver la mémoire de son jardinier. Dans son combat pour faire condamner cette police blanche responsable de tortures et de meurtres, il est épaulé par le veau Brando (ah oui, ça sentait déjà le sapin, et pas le plus vert) dans le rôle d'un avocat totalement avachi sur sa chaise mais encore capable de pointes d'ironie (des pointes, juste). Nos deux hommes se dressent face à un mur... Dans la bataille, Sutherland perd le soutien de sa famille (sauf de son jeune fils), de ses amis mais gagne malgré tout la confiance de Susan Sarandon dans un rôle de journaliste au taquet (dommage tout de même qu'elle ne traverse le film qu'en fantôme... Elle joue un rôle, quoi, à défaut d'avoir à interpréter un être de chair). Va-t-il faire triompher la vérité, tin-tin-tin, court-il à sa perte, il faudra attendre la toute fin pour voir si, comme son fils, il est indestructible.

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Oui, on est dans un certain académisme (du filmage, du montage) mais on peut tout de même reconnaître une façon assez "sèche" de filmer les scènes de violence : Palcy évite la musique langoureuse à la con lors des scènes de mélo, notamment lorsque les gamins se font tirer dessus, à balles réelles, par la police ; pareil pour les règlements de compte qui ponctuent le film, on filme les tueries sans éprouver le besoin de faire durer le suspense : un coup de feu et pam, tout est dit. On reconnaîtra aussi une certaine capacité chez le Donald à jouer cette figure blanche, empathique et redresseur de tort, avec une certaine retenue ; oui, il a de grands yeux bleus dans lesquels on pourrait noyer tout Soweto mais il ne s'en tire pas trop mal lors de certaines scènes bourrées de pathos... Alors oui, sinon, on est tout de même plus souvent qu'à son tour dans un certain manichéisme (le gentil noir combattif, la saloperie de flic blanc) à l'image un peu des deux enfants de Donald (le gamin qui comprend son père sur le bout des ongles et sa fille traitresse...). On sent que la démonstration anti-apartheid se fait d’un pas lourd, certains sabots pesant deux tonnes. C'est certes pour la bonne cause, mais ce genre de film "politique" de la fin des eighties aurait pu faire montre d'un peu plus de finesse pour rendre compte de cette période "trouble" de l'Afrique du Sud. Dans l'état, c'est un peu l'apartheid pour les nuls. Facile, quoi.

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