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3 novembre 2019

L'Itinéraire de mon Amour (Waga koi no tabiji) (1961) de Masahiro Shinoda

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Voilà un petit film nippon empreint de tristesse, une histoire d'amour pluvieuse comme on dit. Tout commence d'ailleurs sous la pluie avec ce héros qui apprend au comptoir d’un bar le suicide d'une jeune femme. Est-ce la femme qu'il a aimée, s'est-elle réellement suicidée, on aura le temps d'y réfléchir puisque nous voilà embarqués dans un flash-back : notre héros du jour (ensoleillé celui-là) où il a fait la connaissance d’une jeune femme, jolie, relativement pauvre (un père joueur et alcoolique qui n'arrange rien) mais démerdarde au possible. Elle est serveuse dans un bar, il flashe sur elle... Et elle aussi. Seulement voilà, la chtite est "sponsorisée" par un gaillard un peu gros, riche, qui l'aide à finir les fins de mois et soutient surtout son père quand ce dernier touche le fond... Notre petit journaliste ne pense pas, malgré tout, qu'elle osera renier leur amour pour ce gamin de riche... C'est mal connaître les femmes puisque cette dernière cèdera à la tentation, épousera le pois chiche et vivra... malheureuse comme une pierre dans cette grande maison où elle est mal-aimée par la famille de son mari ainsi que par les serviteurs... Notre pauvre jeune femme toute traumatisée par son choix erre en ville, se cogne contre une bagnole et devient amnésique... Notre héros, toujours au taquet, la ramasse à la petite cuillère et tente de lui redonner une raison de vivre. Un nouveau problème émerge : la chtite garde en tête, pour seul souvenir de son passé, le fait d'avoir eu un mariage heureux... Notre héros n'a pas fini de ramer pour la ramener sur terre... On reviendra progressivement jusqu'à l’instant du "suicide" de la jeune femme (ouf, elle a survécu) pour une fin qu'on espère un peu plus optimiste - enfin !

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On aime ces regards brouillés, ces regards hagards de nos deux jeunes héros qui ont tout pour s'aimer (sauf un peu de thune au départ) mais qui vont s'embourber dans une situation un peu glauque. La chtite est résolument plombée par son père qui la pousse un peu dans les bras de ce gros bêta de mari mal-aimant (il laissera tomber sa femme juste après l'accident comme une vulgaire pelure d'orange). Le petit journaliste s'accroche au grain de beauté de son aimée mais lui aussi finit par patiner. Il a l'éclair de la ramener un jour sur les lieux où ils se sont aimés et l'on sent peu à peu, malgré les difficultés du passé, les contraintes du présent, qu'il reste à aplanir (nos deux jeunes gens, sur ce quai désert, filmés dos à dos ou avec une certaine distance entre eux), qu'un jour l'étincelle peut repartir... A moins que l'héroïne, rongée par ses choix, s'enfonce dans la dépression. Shinoda nous livre en ce début des années 60 une romance qui peine résolument à accoucher avec deux jeunes personnes qui semblent comme écraser par le poids des ainés (le fameux père branle-manette) ou celui de la société (la jeune femme faisant le choix de la sécurité en se mariant avec cet héritier). Difficile forcément dans cet environnement peu propice à la légèreté de se rappeler ce à quoi l'amour ressemble. Joli petit film triste avec un soupçon d'embellie au finish.

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