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7 octobre 2019

La double Vie de Véronique (1991) de Krzysztof Kieslowski

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Adeptes de la métempsychose, du hasard et du destin, vous devriez ici trouver votre bonheur... Vingt-huit ans après sa sortie en salle, je reste pour ma part relativement dubitatif au niveau du scénar tout en admettant un réel savoir-faire artistique dans cette œuvre de Kieslowski. Pour la faire courte, Weronika, chanteuse lyrique polonaise vit à Cracovie... Comme sa mère, le destin va frapper - un arrêt brutal du coeur ? - alors qu'elle était apparemment en pleine santé, chantant à plein poumon sur scène... Mais son esprit, son âme semble devoir lui survivre en la personne de Véronique, jeune parisienne qu'elle avait d’ailleurs auparavant croisée : un alter ego qui va ressentir à plusieurs centaines de kilomètres la mort de son double et qui va, par la suite, éprouver comme une sorte « d'allègement » - comme si elle était libérée d'un poids, d’une charge (c'est toutefois ainsi que je comprends la métaphore de la vieille qui traverse d'abord la route avec des sacs puis sans...). Véronique va faire dans la foulée la connaissance d'un marionnettiste, et, portée par une sorte de sixième sens, va remonter sa piste ; cet homme justement l'attend comme si ces deux êtres se devaient de se rencontrer... Mais Véronique se détourne finalement de cet amour "cousu de fil blanc" et s'en va retourner chez son père - ses racines, son refuge en quelque sorte, échappant ainsi à un destin tout/trop tracé (?)...

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Le point d'interrogation est de mise car franchement on se perd un peu en route dans ces saynètes micro-métaphoriques (de l'exhibitionniste (en écho à la mise à nu du personnage ?) au spectacle du marionnettiste avec cet âme qui semble prendre son envol). A force sans doute de trop flirter avec l'allégorie, on perd un peu contact avec l'histoire ainsi que le caractère et les émotions des personnages - tout cela semble même, sans vouloir être dur, un peu creux, un peu vain... Il n'en demeure pas moins qu'au niveau de l’habillage, le film a de la gueule : des prises de vue sur Irène Jacob vertigineuses, une musique de mon vieux Preisner très inspirée, une image très joliment teintée, arty, qui abuse certes un poil des filtres et des couleurs primaires mais qui donne au film une très jolie patine surréaliste, et une actrice en état de grâce, troublante, jouant à la perfection cet état de doute, d'incertitude, d'hésitation... Dommage, justement, qu'on finisse presque par prendre plus de plaisir à la forme qu'au fond, un peu trop déroutant pour être « honnête »... (s'agit-il simplement d'illustrer une vieille légende (l'idée d'une âme morte investissant son double) ou de narrer une parabole dont seul le cinéaste possèderait l’ensemble des clés ?... Mouais). Restent (au-delà du fait que j'étais en 1990 sur les lieux du tournage - lors de cette séquence nocturne devant cette bonne vieille fac de lettres clermontoise) un récit assez imprévisible et une actrice habitée par ses doutes, ses doubles... Je reste quand même un peu sceptique quant à l’aspect métaphorique de la chose - qui m'échappe, sûrement, en partie...

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Commentaires
S
Oh peu importe qu'on s'y perde l'ange Irène efface sur son passage toutes les petites fautes de conduite de saint Krzysztof.
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