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Shangols
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11 juin 2019

Under Eighteen (1931) de Archie Mayo

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Il y a de l'énergie à revendre dans cette petite comédie romantique des thirties qui sent un peu, au départ, les grosses ficelles sexistes et la vénalité féminine, mais qui, grâce à un ultime looping plutôt bien géré, retombe sympathiquement sur ses pieds : nos deux blondes mal embarquées trouveront bien l'amour... Deux sœurs donc, la fringante Marian Marsh et la plus godiche Anita Page, deux blondes comme des blés filmées en noir et blanc, qui ont chacune leur lover ; pour l'ainée, Anita, c'est un joueur de billard qui se la pète - il gagne de la thune mais on sent que cela ne va pas durer ; pour l'autre, Marian, c'est un petit livreur bien modeste mais totally in love... Anita va de Charybde en Scylla (son mari fait faillite, revient vivre chez sa mère et un jour lui file même une claque sur le coin de l'œil) quand Marian monte, socialement, en grade : petite main, elle devient modèle et croise des gens de la haute (dont le dandy Warren William qui, décidément, est à la mode sur Shangols). Anita demande le divorce (ça coûtait 200 dollars à l'époque - ce fut jamais bon marché, ce truc) et Marian, voulant absolument aider sa sister mais un peu désemparée financièrement, finit par se retourner vers le fortuné Warren ; il ne risque pas de s'offusquer pour 200 boules… Encore faut-il savoir ce qu'elle est prête à offrir en retour... Vénale, la donzelle, ou pas forcément ?

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Ah, ces petites pépées des années 30, fines comme des ablettes, pesant 24 kilos dans leurs sous-vêtements en soie, dieu sait qu'elles avaient la tchatche et du dynamisme. Pétillante comme tout, elle est, la Marian, qui charrie un rien son livreur sur son salaire et ses ambitions mais qui est toute émoustillée quand il lui propose de la marier... pas longtemps, car l'aventure de sa sœur échaude salement Marian ; et celle-ci se dit, le temps d'une petite crise, qu'un homme riche et enjôleur vaudra toujours mieux qu'un amoureux sans le sou... Elle se rend donc au Penthouse de William (on savait vivre à cette époque décadente ! Piscine sur le toit, champagne à flot, gorettes sautillantes...), se retrouve dans sa chambre en petite tenue pour enfiler un maillot de bain avant que ce dernier lui paie une petite visite... et que survienne l'amoureux de Marian : en pleine crise de jalousie, notre livreur un brin dans son droit, fait une scène mais malheureusement il va un peu loin dans la colère... Cela va-t-il sonner le glas de leur amour ?... La petite Marian a certes la tête sur les épaules mais elle nous déçoit un tantinet quand elle tombe aussi facilement dans les filets du richard. On a peur que le scénario s'embourbe (les femmes, toutes les mêmes : jamais fidèles dans la difficulté) mais Mayo parvient finalement avec plusieurs petits twists à sauver la sauce. D'où l'impression finale d'une histoire relativement pimpante, d'une amourette proprette qui ne perd jamais en énergie. On a notre lot de petites saynètes glamours (dans le camion du livreur, la déclaration d'amour entre nos deux tourtereaux qui les sauvera du gendarme (le gendarme a un cœur derrière sa matraque, si j'ose dire)), de petites saynètes familiales (les deux sœurs et la mère qui font corps dans l’adversité), de petites saynètes luxueuses (la décadence, je vous l'ai déjà dit), avec en conclusion un happy end relativement inattendu comme pour mettre un coup de savate à la dépression, au pessimisme ambiant. Archi pas mal.

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