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29 janvier 2018

Les cinq Gentlemen maudits (1931) de Julien Duvivier

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On continue notre petite veine Duvivier avec cette agathachristien cinq Gentlemen maudits. Cinq jeunes gens (plus Harry Baur en colon vintage : regardez ma moissonneuse-batteuse manuelle - ahah, pauvre con) se retrouvent au centre d'une terrible malédiction (tout est dans le titre) : l'un d'eux, après avoir voulu enlever le châle d'une autochtone (intelligence quand tu nous tiens) se retrouve pris à part par un sorcier local ; "avant la prochaine lune ronde" lui et ses quatre amis trouveront la mort... Ça rit à pleines dents devant ce vieillard édenté mais ça fait beaucoup moins le malin quand l'un des gaziers alcoolisé tombe d'un muret et disparaît dans les profondeurs de la mer... Cela se tend encore un peu plus lorsque l'on apprend la disparition du second homme (le sorcier avait trouvé bon de donner l'ordre des "départs") dans un accident d'avion... Le cinquième homme voit sa marge diminuée et commence de trembler...

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Si on apprécie l'effort documentaire indéniable du gars Julien (fête locale avec démonstration à cheval et tirs en l'air au fusil, baignade de gamin "pris sur le vif", marée humaine dans les rues étroites de Fes...), on tique forcément un peu plus sur l'esprit bien lourd du colon qui flotte dans l’air (Harry Baur, patron débonnaire, sa servante, déjà au FN ("ils vont tout nous voler, tout nous voler", nos cinq jeunes gens volontiers arrogants avec ce bon local...)... Ah les années trente... Concernant le scénario, on connaît ce genre de petit engrenage : un suspense un peu surfait et des cadavres qui tombent... Même s'il y a forcément un petit twist final pour relancer la machine, on avoue avoir pris presque plus de plaisir à découvrir certains lieux (les ruines de Volubilis, les effets d'ombre dans les rues de Fes...) qu'à suivre ces jeunes blancs becs de plus en plus tremblants sans guère d'épaisseur (quant à l'histoire d'amour, ça minaude tellement que cela en devient vite fatigant). Plus de satisfaction au niveau du rythme, certes, tant l'on sent la caméra du Julien cherchant à capter ces personnages à la volée (Harry Baur s'en donne à coeur joie dans le côté « olé olé je m'en foutiste » (il improvise des danses saugrenues et ridicules à l'envi avant de se jeter comme un gros porc sur son canap) ; on apprécie également cette capacité à couloir « accélérer » les scènes de dialogues pour ne pas ralentir l'action. Quelques jolies séquences à relever comme cette course à cheval qui se finira tragiquement dans les ruines de Volubilis ou cette ultime course-poursuite dans les rues bondées de Fes. Une sorte de polar "exotique" rondement mené : c'est sympa pour le dépaysement, on peut apprécier les efforts de mise en scène, mais on oubliera aussi assez facilement ces individus ricaneurs qui se la pètent en regardant de haut l'autochtone.

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