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Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
16 décembre 2017

Toute la ville danse (The Great Waltz) (1938) de Julien Duvivier (et de Victor Fleming et Josef von Sternberg, non crédités)

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Une œuvre musicale de Duvivier qui ne manque pas, osons l'admettre, de quelques jolis morceaux de bravoure (sûrement dus aux deux autres réalisateurs diront les mauvaises langues !!! Fleming a apparemment dirigé quelques séquences de valse - impressionnantes pour le coup - et von Sternberg la fin du film avec les adieux sur le quai et toute la séquence de la composition du Danube bleue). Franchement, on sentait la chose partir un peu mollement (les difficultés de Strauss (Fernand Gravey) à se faire connaître et sa relation avec son petit bout de femme (Lise Rainer, on y revient)). Et puis il y a la première représentation de Strauss avec son orchestre devant une salle de bal... qu'on découvre quasiment vide... Seulement suite à la visite de chanteurs renommés, le gérant (le gars Herman Bing, once again, bingo) ouvre les fenêtres et la musique de se répandre dans toute la ville : l'afflux de tous les habitants dans la salle de bal constitue déjà en soi un moment relativement époustouflant. Strauss se retrouve rapidement sous le regard croisé de deux femmes : la sienne (Luise : sage, constamment aux petits soins pour son homme) et la chanteuse d'opérette Miliza Korjus (joli brin de femme blonde à la voix cristalline qui nous fait rapidement oublier la Miss Grace Moore de Sa Majesté est de sortie). Strauss, même s'il se fait une première fois humilier par la Miliza, va tomber finalement sous son charme : lors d'une séquence en quatre temps (l'évasion sous la pluie, la balade en carriole, le chant orchestré et la danse endiablée), on se laisse à la fois toucher par la complicité naissante entre les deux artistes (qui composent une chanson avec les bruits de la forêt alentours) et par la scène virevoltante de valse tout autour de la place (le directeur de la photo Joseph Ruttenberg n'a pas volé son oscar : certains mouvements de caméra font leur petit effet - ah ce n'est peut-être pas la mise en scène d'un Ophuls mais ne faisons pas la fine bouche). Le compositeur continuera d'osciller entre les deux femmes et finira par suivre... surprise, surprise... Mais disons, juste un indice, que le charme fragile de la chtite Luise Rainer marquera des points (bien qu'elle soit en tête d'affiche, ce n'est pas elle qu'on voit le plus - elle ne tient d’ailleurs pas le rôle de la "star" (tenue par Korjus) mais elle parvient lors de différentes confrontations (notamment sur la toute fin avec son mari et son amante) à nous émouvoir par ses déclarations d'amour d'une belle franchise et d’une grande humilité). En fin de parcours, Strauss reçoit la consécration (du succès mondial du beau Danube bleue à l'ovation de foule au côté de l'Empereur) telle une rock star sur les Champs-Elysées viennois.

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Oui, c'est Duvivier, et quelques séquences de champs-contre-champs systématiques plombent sans doute parfois un peu le rythme et l'ambiance. Mais au-delà de ça, avouons que l'ensemble ne manque pas d'une certaine fougue (quelques belles envolées lyriques pour le coup) et que les deux actrices apportent indéniablement leur charisme à la chose. Fernand Gravet avec sa moustache, sa mèche et ses yeux globuleux fait le taff, battant aisément un Louis de Funès en pleine bourre quand il s'agit de manier la baguette devant ses musiciens. On se doute que le biopic est affreusement romancé et dramatisé (la femme de Strauss, gentille comme un agneau, qui s'empare d'un pistolet avant d'aller voir l'amante... on y croit une seconde et demi) mais le souffle de la légende du roi des valses balaie tout sur son passage ; c'est un choix comme un autre d'autant que le spectacle (sacré Julien, tiens) est souvent au rendez-vous (la dernière représentation théâtrale avec quinze mille figurants sur scène et le double dans la salle est impressionnante - le petit effet de "zoom arrière hachée (…)" sur l’arrivée de Luise dans cette salle bondée est assez original). On quitte le film en ayant eu l’impression d’avoir assisté à une méga-production (la MGM) qui sait ménager ses effets et cela constitue ma foi une très bonne surprise avec le gars Dudu aux commandes. A découvrir.    

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Tout Josef mon Dieu

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