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24 décembre 2016

L'Avenir (2016) de Mia Hansen-Løve

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On pourrait raconter l'histoire d'une prof de philo (entre Isabelle Huppert et Mathilde Seigner, tu vois qui, toi ?) autour de laquelle tout s'écroule mais qui, grâce à une certaine sagesse, pour ne pas dire une certaine philosophie, parvient à tenir le coup ? C'est nouveau ça, non, dans le cinéma français ? On ne cherche pas à être dur avec Mia Hansen-Løve mais franchement cet Avenir a un terrible goût de déjà vu, comme si cela faisait trente ans que le "cinéma français de qualité" racontait la même histoire. Certes, on compatit pour la pauvre Isabelle Huppert que l'on connaît depuis tout petit lorsqu'elle enquille les problèmes : un mari qui décide soudainement de la quitter, sa mère qui lui clamse dans les mains, son éditeur qui veut cesser toute collaboration avec elle... On la voit, la pauvre, s'enfoncer dans la mouise et patauger dans la gadoue en bord de plage (métaphore). Mais l'Isabelle a des ressources, elle part dans le Vercors - non pas pour sauter à l'élastique mais prendre l'air (méfiez-vous du Vercors, il n'est pas impossible d'y croiser de jeunes philosophes allemands qui débattent de la notion d'auteur... Il y a qu'en France qu'on peut vous faire croire que la vie intellectuelle est partout) – et finalement tient le choc : pour preuve, entre se faire aborder dans la rue par un inconnu (hum, hum, elle est libre, dorénavant, une nouvelle vie s'offre à elle...) et s'occuper de son premier ptit nenfant, ben l'Isabelle se contente de ce dernier petit plaisir, plus plan-plan mais plus sérieux, quand même...

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En fait, c'est là que je voulais en venir : le film se prend terriblement au sérieux tout du long. La micro-pointe de fantaisie d'une Huppert est quasiment inexistante (ouais, la scène dans la gadoue, on y revient, à la limite) et ses partenaires masculins sont tellement sérieux qu'on dirait des papes (André Macron en mari enseignant qui n'a pas bougé d'un micron en quarante ans, Roman Kolinka en jeune philosophe qui boit ses propres paroles). La chose n'est pas mal réalisée ni affreusement chiante (les petits passages philosophiques en classe seraient même assez mignons). C'est simplement qu'on devine le déroulé du scénar une heure à l'avance (Ah, premier emmerde, ils arrivent généralement en escadrille...) et que ce petit milieu bourgeois parisien immuable qui nous est montré semble ne pas avoir bougé d'un iota en un siècle de cinéma... On a tout de suite envie, à la sortie du film, de prendre l'air... et de ne plus jamais remettre les pieds dans le Vercors.  Un Avenir passé.   (Shang - 01/10/16)

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Oui, pas bien compris où Mia Hansen-Løve voulait en venir. Si c'est pour nous montrer le même portrait féminin que les autres, ou si c'est pour nous raconter une non-existence, ou si c'est pour nous parler du monde huppé et lettré de sa famille, on se dit que ça ne nécessitait peut-être pas 1h40 de notre vie. Si c'est pour montrer que même les profs de philo ont du vague à l'âme, et pour offrir un écrin (un peu facile) à Isabelle Huppert, on se met carrément à trouver ça lourdaud. Et si c'est autre chose, vous pouvez nous écrire poste restante. Bon, le film est relativement lumineux, parfois même drôle, on ne s'ennuie pas vraiment, et Huppert, dans ses marques, est comme toujours excellente, mais c'est à peu près tout ce qu'on peut dire de ce film poussiéreux, bourgeois et loin de tout. Je ne trouve pas, comme le dit Shang, que les soucis parisiens-bobo soient dénués d'intérêt ; après tout, on est tous le dépressif de quelqu'un, on ne peut pas toujours faire des films sur la Syrie, et ces soucis là ont autant besoin de cinéma que d'autres. Mais cette petite vie est tellement banale, tellement peu spectaculaire, qu'on cherche désespérément du pain à moudre dans cette suite d'anecdotes pas passionnantes du tout. Après, je suis peut-être passé à côté du sens profond de ce film, hein, je dis pas...   (Gols - 24/12/16)

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Commentaires
B
Heureusement, était visible à peu près en même temps "Elle" de Paul Verhoeven. C'est quand même une AUTRE Isabelle, elle a un AUTRE grain à moudre, une AUTRE compulsion à nous faire déguster. Et puis Verhoeven fait passer Mia Hansen-Love pour la pucelle qu'elle est - ce que vous avez été trop galants pour nous faire entendre... Je vous aime toujours autant, les garçons, et bonnes fêtes!
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