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31 décembre 2015

Les Feux de la Vie (Har har du ditt liv) (1966) de Jan Troell

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On a un peu peur, au début de la vision de cette « fresque initiatique suédoise » de 2h40, d’assister à un reportage sur tous les boulots manuels liés au bois dans la contrée d’Ikéa. En suivant notre héros-adolescent, on découvre ainsi le travail en rivière pour convoyer les troncs ou encore le travail de coupe de bois… C’est passionnant (…) et surtout dangereux (l’un de ses comparses meurt en plaçant un bâton de dynamique dans le premier job, un gamin de son âge est écrasé par un tronc dans le second) : on ne se rend pas toujours compte de tout le sang qu’il y a derrière l’enseigne Ikéa. C’est tout de même, cette ouverture, un peu morne, et l’on attend un peu plus d’action pour ne pas nous faire prendre racine. Heureusement, le gars Troell, va également montrer son jeunot commettre ses premiers flirts, connaître ses premières déceptions et après plusieurs petits boulots (dans les briques ou toujours dans le bois) embrasser le métier passionnant de vendeur de caramel en salle de cinéma (de quoi permettre de découvrir les infos de cette période trouble, la première guerre mondiale, et quelques films vintages). Notre jeune ami se déride un peu, se fait des potes, s’initie au socialisme (le vintage, là aussi, quand il s’agissait de s’occuper des ouvriers) et à l’amour dans les bras d’une femme un peu plus âgée (mais avec la même voix que Léo Ferré – pas super sensuel, non). Notre jeunot s’émancipe et découvre la vie, quoi…

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C’est un passage de l’adolescence comme on les aime avec toutes les étapes (suédoises et début de siècles) obligées. Grâce à la caméra de Troell très… agile (pas mieux), on entre progressivement dans ce récit en arrêtant de jeter un coup d’œil à sa montre. Le jeune homme, libre comme l’air, rebondit de job en job sans trop se faire de souci pour les lendemains : sérieux, dur à la tâche, il sait aussi partir à temps pour ne pas mettre sur la gueule de son boss. Entre deux tafs qui lui laminent les mains, il a droit à quelques belles échappées dans les champs avec une petite ou dans les mares avec un poteau. La vie est rude mais notre ami tient la barre. Il finit son adolescence sur les traces de son père (mort au début du récit, en squelette pré-inhumation) en bossant dans les chemins de fer. L’envie de « réveiller des gens » comme dirait Brel, des travailleurs, commence à le titiller (à 16 ans, le gamin a déjà un bon bagage d’entubage et les bosses ne lui ont jamais fait trop peur). Encore faut-il que chacun soit prêt à jouer le jeu, le courage ne semblant guère l’apanage du travailleur local… Qu’à cela ne tienne notre petit jeune homme est prêt « à porter le chapeau » et à commencer une phase adulte. Troell nous aura, plus de deux heures durant, fait voyager géographiquement et historiquement, sans faire de concession en terme d’entertainment mais sans non plus nous prendre pour des papillons morts (la vaste galerie de personnages croquée étant souvent aussi crédible et vivante que dans un Bergman)  : pari réussi, donc, après une ouverture un peu… en dents de scie.  

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