Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
9 décembre 2015

La Patrouille de l’Aube (The dawn Patrol) (1930) de Howard Hawks

vlcsnap-error247

Petit air, personnellement, de "déjà vu" et effet de surprise en moins, ayant découvert il y a 3 ans de cela, le très bon remake de Goulding. Il n'empêche que ce Dawn Patrol hawksien garde de sa saveur. On est épaté de voir à quel point Hawks maîtrise déjà parfaitement la tachnique du parlant, alternant les discussions frontales entre responsable (Neil Hamilton puis Richard Barthelmess) et aviateurs : ceux-ci se plaignent de partir au front avec des camarades qui sortent tout juste de l'œuf, ceux-là font le dos rond, n'en pensent pas moins, mais doivent obéir, fatalement, aux ordres ; ils savent qu'ils envoient dans le mur ces jeunes pilotes mais ils doivent faire avec les moyens qu'on leur donne. Du coup la frustration est généralisée d'autant que les pilotes qui tombent sont légion. Fucking war. Hawks insiste moins que Goulding sur les fiestas d'après raid où l'on se saoule copieusement pour oublier, en attendant la prochaine mission suicide ; Howard se concentre surtout sur les tourments éprouvés par les deux responsables qui se succèdent (et qui abusent méchamment du whisky pour tenir le coup) et les discussions tendues qu’ils peuvent avoir avec les aviateurs (Hamilton vs Barthelmess, puis Barthelmess vs Douglas Fairbanks Jr). Les sorties en avions qui génèrent de longues plages d'action sont quant à elles magnifiquement réalisées et me semblent même supérieures à celles du Goulding.

vlcsnap-error906

vlcsnap-error422

J'aime chez Hawks la fraîcheur, la vivacité des échanges ; peut-être que dans le Goulding (si jamais je peux me fier à ma mémoire), il y a un petit côté "un peu trop pro" dans le jeu des acteurs. On est là tout juste au début des thirties et l'on sent dans cette oeuvre à la fois une très grande maîtrise technique mais également un côté déjà très "naturel" dans le jeu des acteurs qui remportent indéniablement le morceau. La façon dont Barthelmess prend rapidement la mesure de son rôle après avoir critiqué son ancien chef (il tombe dans le spleen comme une mouche dans l'alcool : bêtement et sans porte de sortie), la façon dont Barthelmess doit se justifier face à son pote de toujours (Douglas Fairbanks) avant et après avoir envoyé le petit frère de ce dernier en mission, la façon dont Barthelmess "saoule" Fairbanks pour lui souffler sa place lors d'une mission cruciale... toutes ses séquences semblent être interprétées à fleur de peau et me semblent là encore plus réussies, plus nerveuses, plus efficaces, plus crédibles que dans le Goulding... En un mot comme en en cent, s'il fallait n'en garder qu'une version, ce serait celle-là (ben ouais, l'original, always) même si la version de 38 n'a pas à rougir face au grand master Hawks - the boss.

vlcsnap-error818

 Hawks is no hoax, here

Commentaires
A
Parfaite épistole, cher ami. Le premier grand film de l'Argentifère, oui.<br /> <br /> Y en aura beaucoup d'autres.
Répondre
Derniers commentaires