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17 août 2015

L'Epouvantail (Scarecrow) (1973) de Jerry Schatzberg

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Voilà ce qu'on pourrait nommer un road-buddy movie from the seventies - rouflaquettes et images marronnées d'usage - mettant en scène l'optimiste et ptit rigolo Al Pacino et le déterminé et dur-au-mal Gene Hackman. Rien ne devrait les unir et tout va les réunir – parce que c’était lui, etc... Le menhir Gene prend le Al sous son aile, ce dernier parvenant, chemin faisant, à le dérider un poil. Un échange de bons procédés entre voyageurs peu pressés. Ils ont tout de même chacun un but : le Al veut voir pour la première fois son enfant - et of course la mère du dit gosse restée sur Detroit - après cinq ans d'escapade en mer, le Gene a lui pour objectif de monter une station de lavage de bagnoles sur Pittsburg après six ans passés en tôle. En route, petits boulots, bastons et rencontres plus ou moins affectives. La ligne est claire, les villes sont sombres ; les temps sont durs mais l'amitié peut heureusement l'être tout autant.

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Schatzberg scelle cette amitié naissante lors d'un énorme plan séquence au comptoir d'un bar à l'heure du petit dèj. Les deux gaziers sont sans réelles attaches, ils s'agrafent. La philosophie du Al est plutôt de prendre les choses sur le ton de l'humour avant de s'énerver. Celle du Gene est d'abord de frapper avant de discuter. On espère, sûrement par excès d'idéalisme et de foi humaine, que le Al prendra l'ascendant sur le Gene. Notre gentille naïveté sera mise à rude épreuve : si le roc Gene parviendra parfois à se fendre d'un sourire et faire preuve d'auto-dérision (son strip-tease dans un bar chauffé à blanc est un must), le petit scarabée Al devra subir plus d'un revers (de la violence à l'état brut jusqu'à l'effondrement psychologique). Mais on ne lâche heureusement jamais un vrai ami.

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On s'attache à cette amitié virile, ou encore à ces doux petits moments d'accalmie lorsque le Gene retrouve une amie (et se tape sa copine aux seins hiroshimesques) mais l'on sent que cette fuite en avant risque de finir en quenouille. On croit que le Gene va finir dans le mur (notamment lorsqu'il retourne en prison) mais le plus fébrile des deux reste résolument le Al : une baston le laisse le regard hagard (et Dieu sait que Pacino a des yeux de cocker), une mauvaise nouvelle le laisse le regard perdu. Le "lion" Al pète les plombs et nous livre un remake fontainesque de la Dolce Vita à la sauce aigre dure. Le plus "fêlé" des deux n'était pas celui qu'on croyait. Schatzberg, sans faire montre d'un talent de mise en scène mirobolant, laisse ses deux acteurs mener la barque et l'on prend plaisir à suivre ces deux monstres hollywoodiens dans leur merveilleuse petite technique d'acteurs. Pas si mal pour une oeuvre des seventies...

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Quand Cannes,

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