Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
26 septembre 2013

Des Monstres attaquent la Ville (Them !) (1954) de Gordon Douglas

vlcsnap-2013-09-26-23h30m26s155

Voilà un bon vieux titre qui n’aurait pas dépareillé dans une bonne vieille Dernière Séance spéciale S.F. Si le titre français peut faire un peu cheap, le titre original est beaucoup plus sobre et effrayant. La première demi-heure du film tient d’ailleurs toutes ses promesses dans l’angoisse : une petite fille errante dans le désert avec sa poupée au crâne brisé, des parents aux abonnés absents, une caravane qui a comme implosé de l’intérieur (le gaz ?), un magasin totalement éventré, un cadavre démantibulé… Les policiers enquêtent mais restent perplexes… Deux indices quand même : la chose semble s’intéresser au sucre et laisse dans ses victime une énorme quantité d’acide formique (acide formique, acide formique… rappelons-nous nos cours de biolo… alors serait-ce une fourmi géante ou bien de très gros orties… Les orties n’aimant pas le sucre, je dirais…)

vlcsnap-2013-09-26-23h31m09s89

Dans ce genre de production des fifties (loin d’être fauchée, attention), on a toujours peur (du ridicule) lors de l’apparition des bêtes : oh regarde un char pour le Carnaval de Rio en forme de fourmi  en plein désert… Mais oh mon Dieu, nan, c’est une vraie fourmi, personne ne danse dessus ! Ne soyons pas trop caustique, la grosse bébête de 12 mètre avec ses mandibules n’est pas totalement ratée. Son cri (le fameux cri de la fourmi) est quant à lui un peu limite - s’il y a bien un insecte silencieux, hein, c’est la fourmi. Mais revenons à notre film : le FBI, les flics, un vieux biologiste et sa fille (pour l’incontournable histoire d’amour… ben nan, même po, elle titille tout juste les mâles qui restent ultra concentrés sur l’extermination des insectes : pas le temps pour la bagatelle, il s’agit bien là de sauver le monde) vont se faire un devoir de régler le problème le plus finement possible. Il faut bien sûr imposer son point de vue par rapport aux bourrins de l’Armée dont la stratégie dans ses cas-là est toujours pointue : moi, je lâcherai bien une bombe, on lâche une bombe, dites, s’il vous plaît ? C’est d’ailleurs bien là que réside le fond du film : Gordon Douglas, bien avant Antonioni, réalise le film sur l’ère atomique… Regardez ce que nous avons créé (et quand tu vois la taille des fourmis, t’imagines même pas s’il y avait un tapir ou un chacal qui traînait dans le désert…) : dans quel monde allons-nous vivre si nous continuons de déconner avec l’atome ?

vlcsnap-2013-09-26-23h29m58s109

Grosse réflexion pour une série B de bonne tenue grâce notamment à ses décors (le final dans les égouts de Los Angeles, lieu cinématographique incontournable, marque des points) et à des acteurs qui ne se sentent pas trop obligés d’en faire des tonnes devant le côté incroyable du bazar (j’aime bien quand même quand le flic trouve un fusil au canon tout tordu : on sent toute la haine du gars qui se demande comment un individu a-t-il pu autant violenter une arme… pas humain, surement). L’autre aspect assez sympa, c’est que les témoins des grosses fourmis sont soit enfermés dans un asile, soit des alcooliques notoires : une façon de nous dire que demain, avec cette putain de bombe, les vrais fous ne seront plus à chercher dans les hôpitaux, hum, hum, suivez-mon regard... Le chef-d’œuvre de Douglas ? Possible, même si cela reste tout relatif, hein.

vlcsnap-2013-09-26-23h31m57s8

Commentaires
C
Ah, souvenez-vous de la bataille de Grandson ! Que voulez-vous, on a ça dans le sang ici.<br /> <br /> Très très d'accord sur L'Honneur des Prizzi. Satirique en diable et avec une élégance que le Vieux Lion conservera jusqu'à son crépusculaire Gens de Dublin. Très client. Plus que les Scorsese qui me lassent un peu plus à chaque revisionnage.
Répondre
C
Oui, Mitch, vous avez sûrement raison : entre le tiers du film visionné, mes souvenirs brumeux et ma mauvaise foi, je suis moyennement fiable...<br /> <br /> <br /> <br /> Oui, ClaudetteColbert, la mafia est haïssable mais ne va pas jusque dans mes bas-fonds, ce qui ne m'empêche pas de beaucoup aimer Frank Sinatra. A part les deux Scorsese, je trouve que le meilleur film sur ce sujet est L'Honneur des Prizzi : extrêmement satirique, le rapport à la violence et à l'argent (plus bling bling et m'as-tu-vu, tu meurs), le prétexte de l'honneur qui ne cache que l'argent...<br /> <br /> Vous êtes violents en Suisse, dites donc... Is that you, John Wayne ?
Répondre
C
Ah oui, la Cinémathèque suisse c'est pas de l'urine de chaton ! Le grand Freddy Buache a depuis longtemps déjà passé le flambeau au non moins éminent Hervé Dumont (dont l'excellent bouquin sur Borzage et les exégèses de Siodmak sont du pain béni, foi de Boulange), lequel a lui-même cédé sa casquette à Frédéric Maire il y a quelques années. En Suisse romande c'est un peu tout ce qu'on a à vrai dire. J'en suis donc un inébranlable pilier, même si je pourrais leur reprocher d'utiliser des copies pas toujours pimpantes. Hum.<br /> <br /> Tiens donc, ça fait plaisir de vous retrouver en ces contrées shangolsiennes, Cecil Duflot. Pas revu ce Them! depuis son passage sur Arte il y a une bonne dizaine d'années. J'en ai un souvenir très flou mais bon, j'étais encore un marmot biberonné à Matrix en ces temps-là. Circonstances atténuantes. Sinon me semble que vous avez définitivement une dent contre les mafiosi ! Après la dynastie Corleone, c'est au pauvre Frankie que vous vous en prenez... la camorra vous fait-elle des misères dans les bas-fonds toulousains ? Eh beh c'est du propre. Pis moi j'aime bien les monsieurs qui ont toujours raison et qui cassent la gueule à tout le monde. Ça vaut mieux que les pleutres faussement modestes. Na.
Répondre
C
Salut à tous, ça faisait longtemps !<br /> <br /> Mais je ne suis encore pas trop d'accord...<br /> <br /> <br /> <br /> Des monstres attaquent la ville : les idées sont généreuses, mais le traitement et l'interprétation sont quand même bien banals, même s'il évite le ridicule.<br /> <br /> <br /> <br /> Si, d'accord pour Rio Conchos, aussi brutal et sec que ses personnages, très brillant.<br /> <br /> Action sur action, mais des personnages au passé violent toujours présent et d'une présence imposante.<br /> <br /> <br /> <br /> Le Détective : je réessaierai par amour pour la femme de ma vie, Lee Remick, mais enfin le personnage de Sinatra m'avait paru insupportable, un monsieur-je-sais-tout qui fait la leçon aux bourgeois en quittant une pièce de théâtre moderne pour dire qu'il aime Bernard Shaw... Moi aussi, Frankie, mais c'était un peu bourrin et arrogant, ta façon de faire... Oui, parce que non seulement c'est le meilleur détective du monde (THE Detective) mais en plus il est expert en littérature, soutien psychologique de sa femme (je crois mais je sais plus), beau gosse, bon coup au lit, ancien du M.I.T., prix Nobel de médecine, chef des pom-pom girls de son lycée, etc. Hé ouais. C'est ça d'être le héros du film. L'apologie habituelle de l'individualisme. Tavernier et Coursodon disent que le livre est sans action et tout en nuances psychologiques. Il semble que l'auteur aurait voulu tuer Sinatra mais comme il appartenait à la mafia, ça incite à la retenue. Enfin, bref, j'ai encore bien dormi ce soir-là.
Répondre
S
La lettre à Freddy de Godard, un must... Tout de même... J'ai commencé à sortir les pelles, les gars, et j'exhume du Douglas...
Répondre
Derniers commentaires