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Shangols
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GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
12 mai 2012

Tueur à gages (This Gun for Hire) (1942) de Frank Tuttle

"You like cats, don't you ?
"Yeah. They're on their own. They don't need anybody"

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Il a beau s'agir de l'histoire d'un tueur de sang froid , il se dégage de This gun for Hire une sorte de coolitude absolue comme s'il s'agissait d'un pur noir avec une pointe de sucre roux. Est-ce dû à la présence de la langoureuse Veronica Lake dont le regard suffirait à hypnotiser un renard, à l'amour du tueur pour les chats, à la présence de cette petite fille handicapée au début du film dont le regard innocent semble noyer toute méchanceté du tueur, à ce faux rythme constant (même lors des courses poursuites) qui finit par donner une réelle zénitude à cette triple (pour ne pas quadruple) traque, au personnage de Laird Cregar, véritable salopiot de l'histoire mais trouillou comme une éponge, au couple Lake/Ladd qui même dans les moments les plus tendus finit par dégager une indéniable nonchalance ?... C'est sûrement un chtit peu de tout ça et le fait est que, malgré le fond de l'histoire po vraiment jouasse (un killer donc une histoire de gaz empoisonné vendu à l'ennemi nippon), on en ressort comme apaisé (il est aussi possible que ma douce est droguée mon jus d'orange, hein...)

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Triple traque disais-je, puisque Ladd est aux trousses de Cregar et de son boss après s'être fait enfler (il a été payé, pour un meurtre commandité par les arsouilles pré-cités, avec des billets dont les numéros ont été fournis à la police), que Lake est censée jouer les espionnes auprès de Cregar pour savoir s'il s'agit d'un traître à la nation et qu'enfin l'inspecteur Crane (Robert Preston - un peu pâlichon - et en outre le petit ami de Lake) se retrouve à poursuivre et Ladd et Cregar... Dit comme ça, cela sent le scénar (Graham Greene tout de même) terriblement alambiquée mais en fait, malgré les multiples chassés-croisés de nos quatre personnages, les non-dits (Preston ne sait rien de la mission de Lake) et les alliances (Après que Ladd a sauvé la vie de Lake, celle-ci fait tout son possible pour collaborer avec lui), l'intrigue est admirablement lisible. Zen, disais-je aussi, mais également de jolies petites pointes d'érotisme coquin ponctuent le récit : la séquence de cabaret où Lake, après avoir joué avec de petites boules (hum...), se saisit d'une cigarette et la transforme en cigare en la frottant entre ses mains... un must ; que Lake se retrouve attachée, en train de ramper, alanguie auprès de Ladd ou... qu'elle ne fasse absolument rien, elle est de toute façon d'une sensualité terriblement énervante... Il n'y a bien que le Ladd, misogyne (voire misanthrope) pour être insensible à ses charmes (quand elle pose sa main sur son genou et qu'il sort "vous me ramollissez", on se gausse...) Il n'échappera point cela dit au petit bisou amical de la Lake qui parviendra enfin à le dérider...

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Le plus intriguant demeure sans doute ce personnage incarné par Ladd, amoureux des chats et sans pitié pour abattre quiconque, froid comme la mort en un sens et quand même... attachant. On apprend au cours du récit quel traumatisme il a vécu dans son enfance (plutôt gratinée) : si cela permet de donner les clés du personnage, on regretterait presque malgré tout cette scène un poil surjouée où Ladd en fait presque plus qu'un Perkins et un Nicholson réunis (les yeux exorbités, ça va cinq secondes... Tu la sens, la terreur, là ? Ouais je la sens bien). Un noir, au delà de cette micro-réserve, que l'on déguste par petite gorgée, sereinement, pour profiter de toute la saveur.

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