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23 février 2012

Les Acacias (Las Acacias) (2012) de Pablo Giorgelli

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Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas fait un trip en bagnole - et encore moins en semi-remorque - et ce film me semblait particulièrement adapté en tant que road-movie at home. De ce point de vue-là, on est servi, Giorgelli, ayant dû mater quelques Kiarostami auparavant, se faisant une gageure de nous faire suivre pratiquement live la route entre la frontière du Paraguay et de l'Argentine et Buenos Aires (il a bien dû faire deux-trois coupes, le gars, mais po tant que ça...). C'est vrai, en tout état de cause, que c'est peut-être pas vraiment le film qu'aimerait se mater, un samedi soir de repos, un routier - ou alors un gars totalement passionné par son taff, il y en a. Pour toute personne, en revanche, souhaitant bouffer des kilomètres tranquillement dans son fauteuil sans se prendre la tête au niveau de la discussion, c'est le nirvana absolu. Giorgelli est un gars qui sait prendre son temps et l'acte est louable. De quoi est-il donc question ? Ben, c'est plutôt simple. Un routier po vraiment bavard se coltine, pour faire plaisir à son boss, une femme et son gosse tout au long du voyage. Les échanges sont rares, tu peux même po fumer à cause du bambin et en plus celui-ci hurle quand il a faim. Ambiance, ambiance... Au bout de cinquante minutes de film (j'exagère à peine), nos deux êtres humains commencent à échanger des regards, notre vieux routier s'attendrissant malgré lui sur cet enfant pas chien en risettes et sur cette femme po si désagréable que ça. Connivence, connivence, on voit la fin venir gros comme un semi...

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Giorgelli a donc reçu la caméra d'or pour ce film brut, sans réelle concession au niveau divertissement (nan...) qui fait la part belle à ces petits instants volés qui respirent le naturel (le gamin joue super bien : pleure, rit, dort quand il faut...) même si on se doute que les champs-contre-champs sont pas vraiment dans la continuité (de bonne guerre). Le processus est un poil fastidieux mais c'est vrai qu'on finit par être attendri par nos deux personnages : une sorte de voyage au long-cours où l'intimité de la cabine permet à nos deux muets de laisser tomber peu à peu leur écorce et de laisser affleurer leur feeling. Le problème de cette forme ultra minimaliste, c'est qu'elle rime un peu avec "simpliste" et que l'ami Giorgelli peut paraître un peu complaisant "en cours de route" : deux minutes sur un gars qui fait la gueule à son volant, passe encore, quinze minutes c'est presque vouloir te pousser à te lever de ton fauteuil pour aller rechercher une petite mousse... C'est presque vicieux, hein ? Du coup on reste certes charmé par cette petite historiette sans prétention qui joue sur d'infimes gestes et paroles mais aussi un peu agacé par le petit côté - scénaristiquement parlant - méchamment téléphoné et gentillet. Deux troncs et demi.  

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