Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
18 janvier 2012

Adieu, ma Belle (Murder my Sweet) (1944) d'Edward Dmytryk

thumbnail

Edward Dmytryk signe une solide adaptation de Chandler avec le coolos Dick Powell dans le rôle de Marlowe. A partir de la disparition d'un simple collier de jade, notre détective se retrouve mêler à une intrigue complexissime avec son lot de personnages retors : un drôle de psychologue amateur de pierres précieuses, un vieux monsieur acoquiné avec une blonde (Claire Trevor) bien trop belle et trop jeune pour lui qui cache un sombre passé, la fille (Anne Shirley) d'icelui qui voue une certaine haine envers sa belle-mère, une poignée de malfrats "raffinés" (Douglas Walton) ou "bourrins" (la montagne Mike Mazurki), un docteur aux allures de savant fou... Bref tout ce qu'il faut pour qu'on navigue en eau trouble, l'ami Marlowe ayant le don de se fourrer dans les imbroglios les plus impossibles. Film noir s'il en est par son atmosphère nocturne, son quota de meurtres et de bastons (ah ben ça il déménage le gars Mazurki... il a la tête près du bonnet, c'est ça...) ou encore de baisers volés (Marlowe se tapant forcément le casting féminin)... Marlowe se retrouve plus d'une fois dans le cambouis (joli cette mare d'encre noire qui envahit l'écran à chaque fois que le gars s'évanouit) et se retrouve même à deux doigts de devenir zinzin : Dmytryk nous trousse pour la peine une petite séquence psychédélique du meilleur effet (bel emploi des transparences) avec un Marlowe qui se retrouve dans un terrible état cotonneux... Mais tel un vieil ancêtre de Jack Bauer, le gars a la tête dure et trouve toujours la force de rebondir...

zhkltdhwgv6ytlhz

On se régale des répartis et des saillis du sieur (joli sens des métaphores, le Philippe), de son ironie constante (tendancieux quand même ce coup d’œil qu'il lance au petit cul d'un angelot en allumant sa cigarette...) et de son éternel flegme pour ne pas complètement perdre les pédales : Marlowe est ce qu'on est en droit d'appeler un "jusqu'au boutiste" et tant que le gars n'a po démêlé tous les fils de l'enquête pour laquelle il a reçu une poignée de dollars froissés, il se fait un devoir de repartir à l'attaque... Le spectateur (qui se retrouve un peu en aveugle, à l'image même du célèbre détective qui raconte son histoire aux flics avec un bandeau sur les yeux) finit par lui faire confiance - il va bien finir par nous résumer en douze phrases tous les tenants et les aboutissants du bazar -, sachant que le gars devra forcément se méfier des donzelles pour lesquelles il ne peut s'empêcher d'avoir un faible (se faire piquer son flingue pendant qu'on roule une pelle, c'est ce qui s'appelle "perdre ses moyens"...). Bref, une petite perle noire du genre à savourer en sirotant son whisky hors d'âge.

thumbnail

Commentaires
F
A comparer avec les autres adaptations du bouquin de Chandler, celle-ci apparaît presque trop fidèle. Encore plus de désinvolture et de nonchalance chez le Héros n'aurait pas gâté le spectacle. Les péripéties de l'histoire sont tellement compliquées que l'on finit par s'en désintéresser.
Répondre
Derniers commentaires