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12 décembre 2011

Dans l'Ombre de San Francisco (Woman on the Run) (1950) de Norman Foster

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Quel dommage que la version DVD de ce film ne soit pas à la hauteur car il y a vraiment de très bonnes petites choses dans ce Noir : déjà, comme nous l'indique gentiment le titre, cela se passe à San Fransisco, ville entre toute des polars ; ensuite l'idée de départ est bougrement maline : un type (Ross Elliott) est témoin d'un meurtre mais refuse de suivre la police et disparaît dans la nature ; sa femme (Ann Sheridan), avec laquelle il y a pourtant de l'eau dans le gaz depuis un certain temps, part à sa recherche et découvre beaucoup de choses qu'elle ignorait sur son mari : cela ravive automatiquement sa flamme ; pour l'aider dans ses recherches, elle reçoit le soutien d'un journaliste (Denis O'Keefe) en quête d'une exclu... seulement ce dernier s'avère rapidement être le tueur : notre Ross se retrouve donc avec, à la fois, l'amour et la mort aux trousses ; il y a aussi dans un second rôle un chien (quoi ?) qui accompagnait Ross lors du meurtre : jusqu'au bout, on suppose qu'il va jouer un rôle cruciale dans l'enquête à défaut de pouvoir témoigner (ouaf) ; on a droit enfin également à un final hitchcockien dans une fête foraine lors de laquelle culmine forcément le suspense entre cris de peur et crise de rires. Bref, on est gâté.

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Ann Sheridan ne se fait plus guère d'illusion sur son mari et sur leur relation ; le sachant en danger - avec un tueur à ses basques -, elle va tout de même faire l'effort de le retrouver. Si la bougresse parvient finement à woman on the runsemer les inspecteurs de la police (elle tient à se retrouver seule à seul avec son mari) - son escapade par le toit de leur appart ou encore la craquante fausse piste lorsqu'elle embrasse quelqu'un dans la rue qu'elle fait passer pour son mari : pendant que l'inspecteur interroge le gars, elle prend la poudre d'escampette, eheh -, elle a plus de mal à se défaire de ce jeune journaliste qui a soif d'un scoop. Ce n'est po livré un gros secret que de dire qu'il s'agit du tueur (bien vu le coup du briquet pour l'identifier) puisqu'on se rend compte très rapidement du bazar ; la tension monte d'un cran avec cette magnifique idée de scénariste : plus cette femme découvre de petites choses touchantes et des secrets sur son homme - qui pensait constamment à elle sans qu'elle en prenne vraiment conscience   (les mannequins qu'il fait à son effigie... avec un air sévère, sa maladie cardiaque qu'il n'osait lui avouer...), plus elle se rapproche donc de lui sentimentalement et physiquement (Ross a laissé ici ou là des indices pour qu'elle découvre sa cachette sans que la police, elle, n'en soit capable... Bien belle idée, là encore, que cette énigme de l'endroit où "il l'a perdue une première fois"), plus elle le met finalement en danger... 

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Ann Sheridan apparaît comme une femme une peu dure au premier abord mais qui se déride à mesure qu'elle accumule les preuves d'amour de son mari ; Denis O'Keefe est absolument parfait en journaliste dont le sourire dégouline alors que le tueur en lui est d'une froideur glaciale - pauvre ptite chinoise qu'il ratiboise en moins de deux, passant juste après à deux pas de la scène du crime en compagnie d'Ann avec un sang-froid terrifiant... Le final dans cette fête foraine entre enseignes illuminées et petits coins affreusement sombres (la discussion entre Ann et Denis, puis celle entre Ann et son mari et enfin la confrontation entre celui-ci et Denis) est forcément trépidante, le spectateur se mettant à genoux pour prier, espérant que le réalisateur oublie en route le genre de film qu'il tourne (putain pas de drame nom de Dieu!) et que nos deux tourtereaux, après cette aventure bien singulière, se retrouvent together plus amoureux qu'au premier jour (avec le chien... mouarf)... Foster, dont on avait particulièrement apprécié Kiss the Blood off my Hand, signe une nouvelle pitite perle qui mériterait amplement de bénéficier d'une édition DVD digne de ce nom.     

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