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2 avril 2010

LIVRE : Pedigree de Georges Simenon - 1948

9782253142805J'ai un peu mis le temps, j'avoue, mais je suis finalement parvenu à bout de cette autobiographie apparemment guère maquillée du père Simenon. Une plongée dans la ville de Liège qui retrace la vie de ses parents, les Mamelin, la naissance et l'adolescence de Roger - la sienne, donc, au début du siècle - et qui nous mène jusqu'à l'Armistice. Foisonnant de détails, le livre nous conte par le menu la petite vie de ce foyer qui peine chaque mois à joindre les deux bouts; Simenon s'attache à faire revivre toute la vie de ce quartier de Liège où il a vu le jour tout en faisant un véritable portrait de "familles" : celle de son père dans laquelle sa mère a du mal à se faire accepter, les frères et soeurs de celle-ci, personnages hauts en couleur, comme ce curieux Leopold qui trempe dans les milieux anarchistes, ou Félicie sa soeur caractérielle, et les nombreux cousins et cousines du cru. Il y a également dans cette galerie de personnages, les divers étrangers qui viendront habiter dans la petite pension des Mamelin que la mère parviendra à ouvrir, cadre dans lequel Roger grandira. Simenon se focalise forcément sur la description de ce père, bonhomme tranquille et serein, sans grande ambition, et surtout de cette mère qui ne ménage point sa peine pour gérer, entre deux crises de larmes, cette petite pension où elle passe son temps à économiser des bouts de chandelle. Le Roger sera couvé par cette femme qui a besoin de tout contrôler avant de parvenir à s'émanciper au contact d'autres femmes, amours de jeunesse guère glorieux dans l'ensemble. Roger a bien du mal à déployer ses ailes au sein de ce foyer, semblant pâtir terriblement des difficultés financières de ses parents et souvent honteux de cette mère qui passe sa vie à jouer les mendiantes... pour s'occuper de ses deux hommes. Avec l'âge, Roger ne tardera point à avoir des clashs avec sa mère, semblera parfois n'avoir qu'une idée en tête : se barrer ("Il partira, et jamais, jamais il ne vivra comme son père et sa mère, il se le promet, rien ne sera admis dans son existence qui puisse lui rappeler son enfance") avant de s'assagir avec le temps - les deux-trois derniers chapitres. Même si Simenon excelle à nous faire toucher du doigt cette atmosphère quelque peu étouffante de son enfance, la lecture de cette petite vie quotidienne se révèle à la longue, avouons-le, un peu laborieuse. Les amours adolescentes de Roger apportent tout de même sur la fin, heureusement, un peu de piment à ce récit rare en rebondissement. Un pedigree qui fait sûrement oeuvre de référence pour les grands fans du Georges et à défaut de pouvoir prétendre en faire partie (ma connaissance de son oeuvre étant plus que limitée), reconnaissons que ce livre à la fois ambitieux et empreint d'une évidente sincérité parvient à faire revivre avec brio toute une époque. Simenon m'était conté, c'est là, indubitablement.       

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