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2 avril 2010

La Pagode en Flammes (China Girl) (1942) de Henry Hathaway

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Bénéficiant d'un noir et blanc de grande classe et d'un jeu sur les ombres et les lumières absolument royal, ce film d'Hathaway vaut le détour pour son atmosphère et ses acteurs (forcément il y a Gene Tierney...), mais déroute un poil par sa volonté à mêler les genres (film noir, d'espionnage, d'action, romance... et pure propagande vintage), à ouvrir de nombreuses pistes et intrigues parallèles sans pour autant chercher à vraiment les exploiter (le carnet secret piqué au Japs, notamment, qui semble au départ d'une importance capitale et qui finalement joue un rôle purement accessoire). Après un départ tonitruant - massacres de Chinois en rang d'oignons par de cruels Japs, échappée belle de notre héros des geôles nipponnes, voyage mouvementé en avion de la Chine à la Birmanie -,  le film se pose tranquillement et pratiquement jusqu'à la fin dans ce magnifique hôtel birman où notre héros, entouré d'individus plus ou moins louches, passe son temps à faire des plans sur la comète. C'est assez intriguant au niveau du fil narratif - on se demande souvent où Hathaway veut vraiment en venir... - mais pour peu que l'on décide de se laisser aller à cette ambiance orientale avec le même "fatalisme" que notre personnage principal, on finit par piocher ici et là quelques bonnes petites choses. 

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George Montgomery, photographe à ses heures, se retrouve dans cet hôtel birman avec tout autour de lui toute une faune (des espions à la solde des Japs, un curieux amateur d'Art...) et une flore (Gene Tierney dans le rôle... d'une Chinoise au grand coeur et la troublante - et fantastique - Lynn Bari dont on ne sait trop si elle joue double ou triple jeu) qui s'agite. S'ajoutent à ces divers individus des militaires ricains, un chtit boy birman attachant qui s'accroche aux basques de notre George "Indiana Jones" Montgomery (qui a piqué sa moustache à Clark Gable) et celui-ci de passer son temps à monter des plans plutôt roublards... sans jamais sembler vraiment avoir la foi pour les mettre à exécution. Car notre George n'a point tardé à tomber raide dingue de la Gene, véritable sainte (son père vend sa collection d'art pour pouvoir s'occuper d'une école - catho - à Kunming (ville chinoise non loin de la frontière birmane) à laquelle il aimerait se vouer. Gene Tierney sait se faire tour à tour sèchement distante et curieusement docile (bien qu'elle soit en tête d'affiche, elle a un rôle relativement secondaire; elle a tout de même l'occase de montrer non seulement son charme mais aussi son vrai talent d'actrice (si, si) en incarnant ce personnage un tantinet cyclothymique) et notre George d'être totalement décontenancé.

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Faut reconnaître au passage que son personnage de mâââle aventurier, roublard et... macho ("There's only one thing about a dame that's real"... et notre George d'embrasser sa conquête soumise - et une main dans ta gueule, sinon ?) manque un petit peu de finesse mais bon, c'est le héros aussi, que voulez-vous... Lynn Bari, coincée entre son gros lourd de compagnon (Victor Mc Laglen) et sa faiblesse indéniable - eh ouais - pour George, apporte beaucoup, par son ambiguïté et son regard ensorcelant, à l'atmosphère troublante de cette oeuvre, et elle est toujours absolument parfaite face à ce George qui la traite malheureusement comme un vase.

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La romance finit par emporter la partie avant une fin qui oscille entre tragédie larmoyante un peu cucul et message propagandiste incontournable. Hathaway, en piochant dans divers genres, nous gratifie tout de même de séquences qui valent le détour (notre héros, entre la Gene et la Lynn, qui se conduit comme un mufle... amoureux, une scène de baston mémorable (l'image est un poil accélérée, mais cela rend le combat encore plus dantesque) entre George et Victor Mc Laglen, un joli passage amico-paternaliste lorsque le George se sépare de ce chtit boy débrouillard...) et l'on ne peut qu'apprécier tout du long l'esthétisme extrêmement soigné de ce film censé se passer en Birmanie. Un bon moment au final, c'est ça, même si le scénar est parfois un peu "flottant"...

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