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Shangols
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GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
5 mars 2010

L'invraisemblable Vérité (Beyond a Reasonable Doubt) (1956) de Fritz Lang

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Belle idée au départ que cet improbable scénario mis en place pour battre en brèche l'existence de la peine capitale : Austin Spencer, journaliste qui signe des éditos visant un procureur qui n'hésite jamais à envoyer un homme sur la chaise électrique, persuade son futur beau-fils Tom Garrett (Dana Andrews) de jouer au faux-coupable; même si l'on tique un peu devant la réaction de celui-ci (ce qui gène surtout le gars Tom, c'est de condamner un innocent à mort - ce qui biaise d'entrée de jeu le vrai débat), on suit avec intérêt toutes les différentes petites étapes de leur mise en scène pour faire de Tom un tueur potentiel : après le meurtre non-résolu d'une danseuse des bas-quartiers, Tom entreprend de séduire l'une de ses amies - une blondasse vulgairissime - en prenant soin, notamment, de s'habiller comme le tueur présumé et de parsemer son parcours d'indices pouvant mener à son arrestation (il jette son briquet sur les lieux du crime ou enduit son siège avant de bagnole de la lotion corporelle (!) de la précédente victime). Bien entendu, Austin Spencer prend soin de photographier notre ami en train d'effectuer ces différentes tâches compromettantes pour pouvoir le disculper le moment venu. Même si Tom Garrett met entre parenthèses son mariage avec la délicieuse Joan Fontain, il se dit qu'il agit pour la bonne cause...

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Lang déroule son scénar parfaitement huilé sans vraiment nous gratifier de petites séquences dont il a le secret - c'est efficace sans être "remarquable" -, faisant semble-t-il surtout confiance aux multiples rebondissements de son histoire dans ses vingt dernières minutes (je ne dis rien, nan, même si le spectateur averti peut les deviner à l'avance... ah ?). Le problème, c'est qu'à privilégier le suspense et les retournements de situation, on en oublie le véritable fond du problème, et même si la trame dérive finalement plus sur une réflexion sur ce que l'on est prêt à faire par amour, la résolution de l'intrigue laisse là aussi un peu le cul entre deux chaises : certains sont prêts à tout, même au pire, d'autres non, se ralliant à la "morale" - une morale qui, tout bien pesée, semble presque justifier l'existence de la peine capitale... Du même coup, même si on savoure chemin faisant les ficelles très noires de ce récit, l'idée originale avec cette thématique assez osée tombe un peu à plat. Petite déception malgré une assez bonne facture privilégiant le suspense au fond.

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Commentaires
S
2 coups de langue - mais la modestie nous tient loin des sunlights (les faux) eheh.
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M
Gols ? Shang ?... Deux Lang, deux coups. Qui a dit que le cinéphile ne pécho jamais rien ?
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