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26 octobre 2009

Quoi ? (Che ?) (1972) de Roman Polanski

sydne

Peut-être le film le moins connu du Polanski et on ne peut point dire que cela soit tout à fait démérité tant le scénario part grave en quenouille. Néanmoins, si, à mi-parcours, les histoires érotico-fantaisistes de la poupée Sydne Rome deviennent un poil ennuyeuses, le film finirait presque par en être sympathique tant l'on a l'impression d'assister à du grand n'importe quoi, mais de façon presque savamment orchestrée... Fantasmes, délires sexuels machistes (po une bonne idée de filer ce film au juge qui risque de regarder encore plus de travers le lascar déviant...), sadomasochisme (à petite dose et qui vire au Grand-Guignol), mélange brouillon d'un sexy de pacotille (Sydne, à demi-nue tout du long) avec un arrière fond artistique (la baraque croule sous les tableaux), enchaînements surréalistes des séquences - mais n'est pas Buñuel qui veut - et atmosphère délirante à la Lewis Carroll (Nancy, après avoir pris une "nacelle" sur le bord de la route, est "transportée" dans un monde débridé où elle pètera un gros réveil sous les notes de la sonate au clair de lune - au clair de lune (!)),...: un méga patchwork grotesque qui serait presque attachant - quel grand cinéaste oserait encore commettre un tel foutoir avec un soin si attentif à la mise en scène et à la beauté des cadres ? - si on n'avait le sentiment que cette histoire tourne tout de même parfois terriblement à vide (mais la vie a-t-elle sens, hein, bon, alors...)

quoi_1972_06_m

Scène d'ouverture très politiquement incorrecte : l'innocente Nancy, jeune américaine (Sydne donc) est prise en auto-stop sur les routes italiennes par trois gaziers bien dissipés; alors qu'elle loue naïvement leur gentillesse, les trois compères décident illico de la violer - elle parvient à leur échapper dans une énorme confusion : l'un des types, ayant perdu ses lunettes, tentant de sodomiser l'homme en train de la violer. Ah ? Une entrée en matière un peu grasse et on se dit que le Roman ne semble pas parti pour faire le film le plus polissé qui soit... Nancy pénètre, donc, de nuit dans cette étrange villa de bord de mer peuplée d'individus pour le moins zarbi : Mastroianni, un ancien maquereau assez tordu qui ne cache point son attirance pour la belle - et une main au 2840whatcul au passage, olé! -, un prêtre qui sort de nulle part (à la recherche d'un chien andalou ?...), un voisin qui passe sa vie à niquer sa compagne - au petit dèj, il attaque son cinquième assaut, olé bis! -, deux jeunes femmes françaises dont l'une est constamment nue - belle plastique -, un vieillard, qu'on découvre sur le tard, le maître des lieux, collectionneur d'objets d'art et vieux cochon dans l'intimité, un des serviteurs que l'on découvre au petit matin en train de faire un cunni à la belle Nancy encore endormie - olé ter! -, et cerise sur le gâteau, Roman Polanski himself dans le rôle du "Moustique", surnommé ainsi en raison de son dard (ol...) - nan attention, il s'agit en fait d'une référence à son harpon - c'est un plongeur, quoi... Bref, tout ce petit monde s'agite autour de la belle qui raconte dans son journal ses pâles aventures érotiques : on ne sait plus vraiment qui est le fantasme de l'autre (l'Américaine qui "rêve" de se dévergonder en Europe ou les Européens qui la considèrent comme un obscur objet du désir bien innocent...), le fait est qu'on assiste à des scènes qui oscillent entre le grotesque bon enfant (le vieillard, apparemment plus intéressé par la réalité, dans sa dernière ligne droite, que par les objets d'art - qui, sur son lit de mort, veut avoir une ultime vision d'un sexe féminin : la vue de l'origine du monde sera fatale) et le ridicule pathétique (Mastroianni, dans une peau de tigre, se faisant fouetter (on se rappelle, au passage, le pauvre Peter Coyote à quatre pattes avec son masque de porc dans Lune de Fiel... aïe aïe aïe...) ou jouant les pères fouettard en tenue de Napoléon (ouille ouille ouille...). Bref, on est souvent éberlué - entre l'étonnement provoqué, le délire et la consternation (Che?) - même si l'on sent bien que Polanski jubile à partir dans tous les "sens" (et ses plaisirs déviants...) ou à nous faire pénétrer dans ce véritable cauchemar ludique/lubrique sans fin (la répétition de certains gestes (la balle de ping-pong écrasée, la scène de piano à quatre mains (Polanski et Brach au scénar ? mouais enfin leur histoire c'est po du Mozart non plus...), le serviteur qui fait craquer ses jointures...)): un clin d'oeil, certes, dixit Polanski, à  "l’absurdité et l’extravagance de ces années 60 qui n’en finissaient plus de finir" - Pourquoi pas? - mais l'ensemble, malgré le côté bordélique et labyrinthique presque sympathique, est tout de même un peu poussif; comme une petite bulle d'air dans la filmographie du Roman qui ferait un peu pschitt.    

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