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15 août 2009

Deux Fois cinquante ans de Cinéma français (1995) de Jean-Luc Godard et Anne-Marie Mieville

vlcsnap_2009_08_15_21h02m44s1Jean-Luc Godard invite Michel Piccoli, président de l'Association du Premier Siècle du cinéma pour "discuter" de l'intérêt d'une telle célébration. Bon, rapidement le dialogue vire à sens unique, Godard monopolisant la parole, faisant part de ses états d'âme face à un Piccoli qui n'a pas le temps d'en placer une. Godard tente de lui prouver qu'à ses yeux, cette fête est quelque chose de complètement superficiel, et qu'il vaudrait mieux, en citant Lewis Carrol, parler de "non-anniversaire", pour lui rendre hommage chaque jour... Rapidement, Godard veut montrer que tout le monde a, de toutes façons, d'ores et déjà oublié tous les acteurs et les films de la "légende" du cinéma français. Il glisse une subtile comparaison sur le fait que l'on parle de "vieux films" alors que l'on ne parle jamais de "vieux livres" (ou seulement pour les livres abîmés) et de conclure : "il était mortel le cinéma, c'est normal qu'il s'arrête". Il est assez drôle de voir le Godard complètement parti dans sa démonstration alors que Piccoli reste la bouche ouverte sans pouvoir rétorquer. Sinon... Toute la seconde partie du film n'a guère d'intérêt si ce n'est de faire passer le personnel de l'hôtel pour des simples d'esprit "acculturés" (même si ce n'est pas forcément l'idée, puisqu'ils semblent surtout symboliser le public lambda) qui ne connaissent que les blockbusters américains de ces cinq dernières années (quand Piccoli dit Becker, le serveur pense à Boris et pas à Jacques... Ce serait pire s'il pensait à Jean, remarquez). On conclue avec quelques citations de réalisateurs et de critiques de ciné triés sur le volet par Godard. Bon, c'est loin d'être incontournable, faut bien le reconnaître. D(h)ommage.   (Shang - 12/04/08)


vlcsnap_2009_08_15_21h03m48s129Ah oui, malheureusement assez d'accord avec le Shang. Ce moyen métrage est loin d'être indispensable si on veut saisir la posture de JLG face à la mort du cinéma. Réalisé pendant les Histoire(s) du Cinéma, on dirait qu'il en est presque l'anti-thèse. C'est sûrement dû au fait que Godard n'est mû, pour ce film, que par la colère ; ça ne lui convient pas vraiment, et on préfère quand il bricole ses films tout seul dans son labo plutôt que quand il affirme ses idées définitives face à un auditoire. En l'occurence, le pauvre Piccoli semble effectivement bien malheureux devant la mauvaise foi de Godard, qui ne semble l'avoir convoqué que pour épancher son mépris de ces festivités du centenaire du cinéma dont il est le représentant. Un travail de destruction massive assez roublard, Godard prenant un malin plaisir à changer en cours de discours son angle de caméra pour mieux enfoncer son acteur : il démarre sur un plan sur lui-même, puis monte le contre-champ sur Piccoli au moment où son discours s'emballe, et où l'acteur n'arrive plus à en placer une. On voit ainsi un Piccoli complètement dépassé par le débit godardien, en position de faiblesse, le plan-séquence augmentant encore la gêne qu'il éprouve.

vlcsnap_2009_08_15_21h03m15s55Si ça et là surgissent quelques beaux moments (toute la fin, en hommage aux gens qui écrivent sur le cinéma, de Daney à Truffaut, de Malraux à Cocteau), et quelques cadres très jolis (les gros plans sur les employés de l'hôtel), c'est vrai que le reste de ce film ne fonctionne que sur une certaine morgue amère assez déplaisante. Tous ces noms de stars oubliées (ou non) proposés à des petits jeunes plus fascinés par Eddy Murphy et 9 semaines 1/2 que par Albert Préjean, c'est un peu facile pour pointer du doigt la mort du cinéma. Godard sépare définitivement l'histoire en deux parties (d'où le titre), celui d'avant 1939 et celui d'après en gros, et ça paraît quand même un peu arbitraire, même si le discours principal est bon (on célèbre l'exploitation du cinéma, non l'art en lui-même). Au final, tout le monde est renvoyé dans le camp des méchants (comprenez les cons qui vont au cinoche), et Godard reste seul avec ses souvenirs. Tant mieux : c'est seul qu'il est le meilleur. Pour une fois, un JLG mal maîtrisé et pas assez réfléchi.   (Gols - 15/08/09)

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