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13 août 2009

Les sept Amoureuses (Seven Sweethearts) (1942) de Frank Borzage

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Voilà un petit Borzage qui nous emmène en territoire hollandais au fin fond de l'Amérique. C'est assez primesautier (avec ces sept donzelles, des soeurs, qui n'ont absolument rien de hollandais, a priori, mais qui sont toutes charming) et on sent bien que Borzage ne se casse point trop la nénette au niveau du scénario : un reporter (Van Heflin, ça c'est hollandais par contre, non?) débarque dans un petit hôtel pour faire un vague reportage sur ce petit village de tulipes qui organise un festival de cru (genre danse en costume folklorique - finalement la bourrée n'est point si ridicule - et récital de musique classique (citez moi un grand compositeur hollandais, hein? Mais oui, je sais, il y en a...). Notre gars n'est pas au bout de ses surprises lorsqu'il découvre que la réceptionniste a, certes, un nom masculin mais est fort mimi : il y en a six autres sur le même moule (Billie, Peter, Victor, Albert George...), tout à fait aussi avenantes ma foi. Van Heflin fait très bien le doux ahuri, surpris à chaque fois qu'on lui explique les quelques règles de l'hôtel. Il ne tardera point ceci dit à se faire au petit tic gestuel de la maison : dès qu'une personne hausse le ton, elle se tire elle-même l'oreille pour baisser la voix - Borzage est friand apparemment de ces petits trucs qui instaurent rapidement une complicité, notamment entre ses deux personnages principaux (il en est ainsi dans History is made at Night pour n'en citer qu'un...). Van Heflin, rapidement coincé plusieurs jours par une pluie torrentielle (quand la tulipe se ferme, l'orage s'apprête à gronder, c'est bon à savoir), ronge son frein dans cette maison de poupées avant d'avoir un intérêt soudain pour l'une d'elles, l'aînée choyée (la seule qui n'en fout pas une rame et passe ses journées à minauder). Cela arrange la plupart des fifilles (cinq d'entre elles ayant déjà un prétendant), qui ont l'interdiction totale de se marier tant que l'aînée n'aura point trouvé preneur.

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Van sort cette créature en représentation permanente (un peu too much, la gâte, sans parler de sa coiffure qui ne pourrait séduire qu'un tapir) qui rêve de faire carrière à New York. En fait le Van n'est pas longtemps dupe, se rend bien compte qu'il s'agit d'une enveloppe vide, alors que la chtite Billie (Kathryn Grayson, la Blanche Neige du dessin-animé (?)) est non seulement belle comme un coeur mais chante en plus comme une cigale gruissanesque. Seul problème, forcément : il peut po la ravir tant que l'aînée est en carafe. Qui plus est la chtite est fidèle aux traditions et surtout à son pôpa, gros personnage débonnaire qui instille un poil de comédie dans cette gentille romance.

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Soyons honnête et droit, même si Van Heflin et Kathryn Grayson ont leur petit moment d'intimité borzagienne comico-romantique, même si la Kathryn pousse la chansonnette avec un charmant petit tremolo dans la voix, même si cette assemblée de donzelles qui parfois s'égaient en choeur donne quelques scènes vivifiantes, même si les démêlés comico-quiproquo entre le Van et son futur beau-papa ont une certaine verve, Seven Sweethearts ne marquera point les annales du genre et ne le mérite point d'ailleurs - au mieux il peut juste espérer devenir le film de chevet de Bree Van de Kamp. C'est un Borzage petit vintage réalisé en pleine deuxième guerre qui se clôt d'ailleurs en demandant de la thune pour les armées. Le film étant un tantinet attendrissant, peut-être que l'américain moyen peut être touché, terrifié à l'idée que tous les moulins et les tulipes soient fracassés par les méchants teutons... Sept mini mini coeurs (je sais, le système d'évaluation pour les films, sur ce blog, manque méchamment de rigueur).

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à l'aborzage ! clique

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