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1 février 2009

Sukiyaki Western Django de Takashi Miike - 2008

18816742_w434_h_q80Le cinéma de Miike, ça devient vraiment, à force, de la théorie pure. Sukiyaki Western Django, qui a le tort d'arriver après le bien meilleur Le Bon, la Brute et le Cinglé, voudrait être lui aussi un hommage double : aux westerns spaghetti et aux films de sabre. Mais à force de figures de style improbables, à force de critique sur le genre, à force d'ironie, à force de brandir les motifs incontournables comme des icônes vidées de sens, Miike se heurte à autre chose, bien plus discutable : l'hommage à l'hommage.

 

Car Leone, ou Eastwood, ou Kurosawa, ou Misumi sont pratiquement absents de ce film. Certes, Miike les cite textuellement (avec même une allusion directe à Yojimbo), tente d'en retrouver les figures et le style ; mais il échoue totalement. Son western barré est beaucoup plus un hommage à des cinéastes qui ont déjà parodié le genre : Tsui-Hark, Zhang Yimou, et surtout Tarantino, 19014285_w434_h_q80présent comme acteur et comme encombrant fantôme. Et on a beau dire, faire un film qui parodie Tarantino, c'est quand même du concept. D'où le grave échec de ce film franchement too much, qui s'agite dans tous les sens pour cacher une absence de style très nette. On a la triste impression d'avoir déjà tout vu, depuis les duels colt/sabre jusqu'aux femmes guerrières, depuis ces histoires de clans en guerre jusqu'à ce héros mutique au grand coeur. Miike perd toute originalité dans cette copie peu inspirée, et perd surtout toute identité : le film semble être passé par le Japon et l'Amérique avant d'avoir échoué sur la table de travail de Miike, usé jusqu'à la trame par ce long voyage. Quand on aime le réalisateur fou-furieux de Dead or Alive ou MPD Psycho, on ne peut que soupirer.

 

18816746_w434_h_q80Bien sûr, le gars Takashi tente de donner le change, chargeant son film de milliers de fausses bonnes idées très fashion : décors de carton-pâte, jeu distancé des acteurs, scènes d'action hyper-graphiques et complexes, flashs-back sur-stylisés, dialogues ironiques,... Mais on a la gênante impression que ce cinéma tourne en rond, et qu'il n'est qu'une sage déclaration d'amour à Kill Bill, méta-film ultime. A trop vouloir creuser le genre, Miike l'a rendu transparent. Même pas très fun, Sukiyaki Western Django est un produit dérivé pénible et laborieux.

 

Welcome to New West

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