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30 décembre 2008

Mirrors d'Alexandre Aja - 2008

18937728_w434_h_q80Non, non, non, on a beau dire, Aja reste une crêpe même quand il a les moyens de ses minuscules ambitions. Je pose la question : quelle est la raison d’être de ce Mirrors ni fait ni à faire, qui n’est ni du côté de l’hommage au genre, ni de celui du renouvellement. C’est juste un truc informe qui passe comme ça et qui va plonger dans l’oubli irrémédiablement.

Le gros problème, c’est que Aja n’ose rien : se comportant en vraie fillette devant chaque challenge de sa trame, il ne fait que reculer et se cacher les yeux au lieu d’affronter réellement le genre à bras-le-corps. A part un ou deux figurants, personne ne meurt dans le film, et personne n’est réellement mis en danger. A chaque décision à prendre, Aja choisit systématiquement la plus lisse, celle qui ne choquera personne et évitera à son film l’interdiction aux moins de 13 ans. Mirrors est du coup absolument dénué d’impureté d’aucune sorte, on n’a jamais peur et on ne frissonne jamais de dégoût. Pour cacher sa hantise du gore, Aja noie son scénario sous une histoire 18968532_w434_h_q80d’enquête strictement sans intérêt : et qui c’est-y qui est mort dans l’hôtel désaffecté blabla, et c’est qui, voir, cette fillette schyzo trucmuche, etc. Le film ne réussit pas plus en expliquant l’irrationnel qu’en le traitant en clip grotesque, et on s’enfonce dans l’ennui morne. Nos bâillements sont d’ailleurs humblement symbolisés par la seule scène un peu rigolote du film, une nana qui se fait tellement chier à jouer là-dedans qu’elle se décroche la mâchoire. Jack Bauer a beau essayer de trouver quelque chose à exprimer dans cette bouillie informe et creuse, on ne lui octroie que deux expressions possibles, le « Oh shit, what the hell, am I crazy » et le « Oh my god not my family please ».

L’actrice principale est d’une sobriété bressonienne, un travail intérieur sidérant de subtilité, qui lui fait se décrocher un sourcil à chaque mot ou presque : mais on se demande si sa poitrine intéressante n’est pas la 18937730_w434_h_q80seule raison de son contrat. De toute façon, les autres comédiens sont tout aussi clownesques, je vous recommande surtout la première scène avec un acteur qui ferait passer Jim Carrey pour un janséniste paralytique.

Bref, Mirrors n’a strictement aucun intérêt, ni formel ni scénaristique : c’est juste un film commercial et sans fond, qui n’ose rien, n’affronte rien, ne dit rien, et ne déclenche rien. Ceci était la dernière entrée « Aja » de ce blog.

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