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2 novembre 2008

Les Femmes de la Nuit (Yoru no onnatachi ) (1948) de Kenji Mizoguchi

Aucun doute sur le fait que Mizoguchi ait été influencé par le néo-réalisme italien. C'est glauque comme une chaussure abandonnée à un coin de rue, triste comme une chaussette humide, et pis violent comme un lacet... Dès le départ, l'héroïne accumule tous les malheurs, ce qui va finir par la faire plonger dans la prostitution. Si le monde des hommes est pas vraiment ravigotant, les femmes entre elles sont de véritables furies. La violence qui éclate sur la fin marque forcément les esprits et on se dit que le Mizoguchi, en laissant exploser tout ce désespoir, n'y va point avec le bout carré de la baguette. Bref, un film qu'on a du mal à oublier.

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On est dans l'après-guerre et Fusako (la double mentonnée mizoguchienne Kinuyo Tanaka) attend toujours son mari. Elle vend une de ses dernières tenues pour nourrir son bébé (la vendeuse lui propose de se prostituer, elle est horrifiée) et c'est pas vraiment la fête du slip chez ses beaux-parents. Elle va recevoir un premier coup sur la tête en apprenant la mort de son mari, et, comme pour l'achever, son enfant meurt dans la foulée. Elle tente tout de même de relever la tête et trouve un poste de secrétaire dans une boîte où son patron lui tourne autour. Elle rencontre par hasard sa soeur cadette (Natsuko) dans la rue - elle travaille comme hôtesse dans un dancing - et cette dernière s'installe chez elle. Fusako qui pense avoir une ouverture avec le boss en sera pour ses frais lorsqu'elle découvre, lors d'un retour impromptu, que sa soeur vend ses charmes à ce même boss (pas gêné, lui, dis donc). Bon là, trop c'est trop, et Fusako de tomber au plus bas en allant rejoindre le trottoir.

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Sa soeur part à sa  recherche et se fait prendre dans une rafle - po de pot la famille décidément - attendez, pas fini... On envoie Natsuko à l'hôpital pour lui faire des analyses, celle-ci se fait sévèrement tancer par les prostituées qui lui demandent un peu respect et finit par retomber sur Fusako : coup de bol!... pas vraiment puisque Natsuko apprend qu'elle a la syphilis et qu'elle est enceinte (du fameux boss)... Elle perd le bébé en couches, rahhh. Je vous garde le meilleur pour la fin avec la chtite Kumiko, la belle-soeur de Fusako qui a décidé de quitter ses parents - vie de daube, elle ne sait pas ce qu'elle perd... Elle rencontre un chtit loubard qui l'amène dans des rues louches et lui fait sa fête avant de se faire littéralement dépecer par les gonzesses du coin... Cette scène est un écho de la scène finale où, retrouvant Fusako, elles sont toutes les deux victimes d'un véritable pugilat par les prostituées du coin... Fusaku criera sa rage devant cette vie de...

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Mizoguchi ne nous épargne rien, des apparts délabrés à cet hôpital de folie, en passant par ces rues rongées par la misère. Ce qui finit par nous éclater dans la tronche c'est ce désespoir de ces pauvres gonzesses qui font preuve d'une violence à l'échelle de leur vie minable : exploitées et au fond du trou, elles se vengent sur leurs propres congénères et c'est pas joli joli à voir. La scène finale, sous les yeux d'un vitrail de la pauvre Vierge Marie impuissante, forcément, est d'une noirceur terrible. Le Japon panse ses plaies dans une immense douleur, la sauvagerie humaine faisant rage. Une tasse de thé ?

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