La Loi et l'Ordre (Righteous Kill) de Jon Avnet - 2008

Regardez l'affiche de Righteous Kill, vous avez vu tout le film. La rencontre De Niro/Pacino semble être le but ultime de Jon Avnet : à partir du moment où il les a réunis, son film lui paraît bouclé. Qu'importe le scénario ou une quelconque vélléité de mise en scène ? Il a tort, est-il nécessaire de la préciser ? D'abord parce que le fameux duo ne tient jamais la route : pitoyable De Niro, décidément complètement fini, grimaçant, pataud, jouant pour la galerie, cherchant des bribes de glamour dans les yeux de ses partenaires féminines de 50 ans de moins que lui, il n'a jamais été aussi mauvais ; on a de la peine pour cet immense acteur du passé, condamné maintenant à chercher un second souffle dans ces séries Z insânes, véritable pépé qui devrait penser à sa retraite. Pacino s'en sort avec plus d'honneurs, parce qu'il sait utiliser l'humour pour se moquer de sa propre image. Même s'il est ultra-cabot dans la plupart des scènes, même s'il n'est absolument pas dirigé (pourquoi diriger Pacino, demande Avnet dans je ne sais plus quel canard, et on lève les yeux au ciel), il parvient de temps en temps à allumer un petit intérêt au milieu de toute cette fadeur commerciale.

Si encore Avnet avait de quelconques qualités de scénariste ("pourquoi écrire un scénario quand on a De Niro et Pacino ?"), s'il connaissait le terme de mise en scène ("pourquoi se casser la tête sur la réalisation quand etc"), on pourrait passer un moment léthargique un peu agréable. Mais l'intrigue est pliée en 10 minutes, il faut avoir 5 ans maximum pour ne pas deviner qui est le coupable dès le début ; l'esthétique immonde de l'ensemble (éclairages incompréhensibles, montage zapping, dédain des seconds rôles, musique de film porno) est proprement assommante, et le tout sent bien trop fort le marketing le plus rance pour qu'on n'y trouve le moindre plaisir. Un vibrant navet qui en plus prend le public pour un ramassis de gogos à plumer.