Missing (1982) de Costa-Gavras

Costa-Gavras ne va jamais révolutionner l'art cinématographique, c'est un fait. Mais en terme de "film politique", il apporte indéniablement sa petite pierre à l'édifice - et c'est d'autant plus difficile de réaliser un bon film sur une musique de Vangelis, soyons franc. Certes, il est question du rôle putassier des Etats-Unis en Amérique Latine, mais on passerait pour un gland en rappelant que décidément les Ricains sont po gentils. Missing, quelques 25 ans plus tard, continue de tenir la route notamment grâce à l'association entre Jack Lemmon, le pater à qui on ne la fait pas, et Sissy Spacek, jeune idéaliste qui malgré les apparences a bien les pieds sur terre. Le personnage qui ouvrira les yeux à l'autre n'est pas forcément celui qu'on croit. Missing est au final presque un "buddy-movie" qui joue sur l'association de deux caractères que tout sépare au départ. C'est finalement classique et le duo fonctionne à merveille, chacun y allant de ses coups de gueule et de ses petites leçons. Missing donne aussi l'occasion à un père de découvrir son fils, un fils qu'il a toujours jugé sans jamais vraiment s'y intéresser. C'est un peu bêta dit comme ça, mais l'évolution du personnage de Jack Lemmon, qui livre une excellente composition, est parfaitement dessinée. Il y a bien sûr quelques fameuses séquences (dans le stade, à la morgue, lors du tremblement de terre, ...) chargées d'une émotion un peu cash (un peu quoi?...) mais qui permettent de montrer une image du père qui vacille de plus en plus et remet peu à peu en cause toutes ses idées préconçues sur sa progéniture (sans parler des certitudes sur son pays). C'est construit au cordeau, c'est propre dans la structure narrative et rares sont les films de ce genre qui n'endorment point au bout d'une heure. Bref du costaud à défaut de fantaisie.