Coeur de Verre (Herz aus Glas) (1976) de Werner Herzog

Herzog qui n’en est pas à une expérimentation près nous amène cette fois-ci en Bavière, au XVIIIe s. Particularité de ce film : les 35 acteurs –en dehors du personnage principal – auraient été filmés sous hypnose… Alors ça donne quoi ? Ben franchement, on ne capte pas grand-chose. Le personnage principal se lance dans des prophéties zarbi, raconte des trucs dont on ne comprend souvent rien (ouais moi la culture bavaroise, je suis pas super fort non plus) si ce n’est qu’il est super pessimiste (on m’aurait dit que lui, il était sous LSD, cela ne m’aurait pas fait tiquer cela dit). Quant aux autres acteurs, des artisans pour la plupart, tout perdus parce que le maître verrier vient de mourir et qu’on a perdu la recette de fabrication de ces fameux verres rouges, franchement, c’est eux qui finissent par nous hypnotiser (le but de jeu ? on tombe les paupières quand même…). Ah oui, l’image tout éclairée aux bougies a son charme, certaines scènes où tous les acteurs sont immobiles sont de véritables tableaux « vivants » (ou des natures mortes si vous préférez) mais le problème c’est qu’on ne pipe pas grand-chose à l’ensemble : ont-ils perdu le sens de leur vie au point de devenir des ectoplasmes ? La scène finale où 3 types échoués sur une île montent dans une barque pour vérifier si la terre est ronde est-elle là pour nous faire comprendre que sans croyance en quoi que ce soit, sans illusion, l’homme est perdu ? (ben ouais j’essaie de comprendre, le Werner nous habituant aux méga paraboles)… Franchement l’ensemble me laisse bien pensif voire pantois. L’art du cadre et de la composition est là, mais cela tourne franchement à vide à la longue. Une expérience, pas incontournable non plus à mes yeux.

Venez vénérer Werner : ici