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17 octobre 2007

Le Château ambulant (Hauru no ugoku shiro) d'Hayao Miyazaki - 2004

le_chateau_ambulant_big_3Malgré mon dédain habituel pour les dessins animés, j'ai bien voulu faire une exception pour ce film de Miyazaki, dont on n'arrête pas de nous rebattre les oreilles depuis sa sortie, comme étant un des grands chefs-d'oeuvre des films d'animation nippons et blablabla. Eh bien, ma foi, pas grand-chose à dire de ce Château ambulant, à part peut-être qu'il est effectivement d'une fort bonne facture au niveau visuel, et que ça a dû être galère de dessiner tout ça ma pov'dame. Miyazaki n'est a priori pas daltonien, et sature son écran de couleurs et de motifs, c'est joli comme tout, et ça fait son effet. C'est d'ailleurs curieusement dans les scènes grises 683(pluie, guerre, écrans sombres) que l'esthétique prend toute son ampleur, par contraste sûrement. Le montage entre ces scènes et celles inondées de clarté fonctionne bien, et donne à tout ça un aspect certes un peu trop bariolé, mais joyeux et naïf. On remarque avec enthousiasme les références du gars, loin de celles qu'on attend, aussi bien visuellement (du Bruegel me semble-t-il dans les scènes de guerre, et du Tardi aussi, du Vermeer dans les scènes de ville, et un côté surréaliste dans ce château déglingué et rouillé qui se balade dans la campagne) que musicalement (on est parfois proche de Prokofiev, noble modèle étouffé par un générique de fin disneyen immonde). Mais malgré ces références, Miyazaki sait inventer un monde à lui, très original, qu'il a d'ailleurs tort de 445262film_06cacher sous un universalisme gênant dans ses motifs (les personnages sont visiblement de type européens, ses boutiques portent des enseignes américaines). On aurait préféré voir un film japonais, d'autant que la trame est ancrée profondément dans la culture nippone (sorciers, éléments qui s'affrontent, hantise du nucléaire, fantômes, etc.)

Côté scénario, c'est franchement moins convaincant, une histoire niaiseuse de sortilèges ballots conjurés par un baiser d'amour, de chiens gentils, de mamies rigolotes et de petits garçons aux grands yeux, qui donne des renvois de sucrerie. chateauambulant10njBon, tant pis, je reconnais que je ne suis sûrement pas le public visé. Quoiqu'on en dise, ce film s'adresse aux enfants, et c'est une de ses qualités que de rester dans le domaine de l'enfance sans chercher à séduire les adultes. D'ailleurs pas compris grand-chose à cette histoire, finalement, mais ça, cherchez pas, c'est mon horreur de l'heroïc-fantasy (arrière, Tolkien, Lovecraft et petits gnomes !), je fais un blocage. Pour finir, je vous supplie d'apprendre à lire à vos enfants pour pouvoir regarder Le Château ambulant en japonais sous-titré, car la voix du feu est impayable.

Commentaires
C
Je pense cette fois avoir compris le fond de ta pensée. Qu'importe la façon dont nous voyons le monde, nous aimons le cinéma, à notre manière.<br /> C'est le principal.<br /> Salutations amateur du 7ème art.
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G
Point d'agression , non non, je te rassure. En effet, nous avons deux approches différentes : tu veux échapper au monde, je veux le retrouver. Pas que je le trouve particulièrement glorieux, loin de là, mais il me semble que la meilleure façon de remédier à ses tares est de le comprendre.<br /> Mes révérences à la rêveuse.
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C
Pardon si j'ai parue agressive. En fait, il s'agit juste d'une question de motivation. Personnellement, lorsque je vais au cinéma, c'est un peu pour m'échapper de notre monde. Ce genre de film à la fois poétique et fantastique me montre ce que sais que je ne verrais jamais. Et pourtant je suis comme toi quelqu'un d'extrêmement terre à terre et réaliste, je ne crois ni n'ai foi en rien. Mais c'est justement l'inverse que je recherche au cinéma. Cela me donne une vision idéalisée de notre monde que je déteste. Toi tu semble l'aimer, c'est certainement pour cela que tu veux le voir tel qu'il est et ne pas virer dans la fantaisie.<br /> Merci d'avoir répondu.
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G
Camille, je ne suis pas un grand fan du rêve pour ce qui est de l'Art ; je suis plutôt de l'école réaliste, d'où mon dédain pour la fantasy et l'évasion. Je ne cherche jamais à rêver quand je vais au cinéma, je cherche au contraire à me réveiller. Je ne trouve pas par ailleurs, que ce monde soit à ce point "pourri par les Hommes", mais c'est une question de point de vue.<br /> Ceci dit, je maintiens que ce dessin animé est destiné aux enfants, et c'est justement une de ses qualités d'assumer pleinement cet aspect. A 36 ans, je suis peut-être un ignoble être froid, mais j'ai du mal à rêver devant un feu qui parle ou un ange qui s'envole. C'est comme ça. Aucun "adulescent" ne sommeille en moi. J'ai reconnu les qualités du film, mais il n'est pas pour moi, c'est tout.<br /> Merci pour ton petit mot !
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C
Tu ne fais pas partie du "public visé", certes, mais ce n'est certainement pas une question d'âge. Ce serait plutôt ta vision trop terre à terre des choses qui t'a empêché de saisir la poésie et la subtilité du film. Dire que c'est un film pour enfants est tout à fait idiot. Un enfant n'aurait surement pas saisi tout comme toi ce qui fait la beauté et la magie de ce chef-d'oeuvre. Un film comme celui-ci a le don de nous faire rêver le temps d'une heure et demie. Et rêver, dans notre monde actuel, monde pourri par les Hommes, c'est quelque chose que je trouve précieux.
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