Aguirre, la Colère de Dieu (Aguirre, der Zorn Gottes) (1972) de Werner Herzog
Ouh-là, Aguirre m'a plongé dans une telle léthargie (proprement hallucinante) que j'ai fini par croire que je me trouvais sur le bateau avec le Klaus; j'ai dû même esquisser un geste en direction de mes cookies pour pas qu'il leur saute dessus. Certes, le film a une dimension hypnotique certaine et je me demande d'ailleurs si j'ai pas dormi 2 minutes entre chaque dialogue. Je veux bien reconnaître que je suis rentré de plain pied dans l'aspect cauchemardesque et vertigineux de ce film, mais comme disait un certain critique à propos d'Equateur de Gainsbourg, je me suis terriblement fait suer... Si le côté errance et "aventurier du bout du monde" de Fitzcarraldo m'avait relativement séduit, là je suis resté proprement de marbre du début à la fin, de peur peut-être que les yeux globuleux de Kinski finissent par exploser. La dérive finale m'a un poil réveillé avec cette phrase de Kinski qui m'a secoué d'un rire nerveux: "Il fait une tête de plus que moi celui-là, ça devrait pas durer" et de donner l'ordre de le décapiter (la tête lâchant un ultime mot ("Ten" sûrement un clin d'oeil à Kiarostami) à 20 cm du corps). Ce radeau en totale perdition, ou chaque personne finit par se prendre une lance dans le corps ou une flèche dans le cou, envahi par ces mini-singes qui se révèlent de grands nageurs (sauf celui à mon avis que tenait dans son poing Kinski et qui a dû couler grave après un joli lancé de l'acteur) est certes impressionnant, mais je ne peux point dire qu'il m'ait fait chavirer à la moindre occasion. Aguirre, ben non justement, j'ai pas grand chose à guire (calembour au niveau de mon implication lors de la vision du film, désolé).
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