A bientôt, j'espère (1967-68) de Chris Marker et Mario Marret

Les grèves à la Rhodiaceta, entreprise textile de Besançon, en 1967 font figure de répétition un an avant cette bonne année 68 (toujours précurseur le Chris). Des jeunes gars à la tête des syndicats qui montent sur des tonneaux et se les gèlent sous la neige, aux bons gars-travailleurs de la campagne qui à leur contact ont compris la valeur du combat, en passant par les pauvres gars qui bossent 7 jours sur 7 et qui voient leur vie de famille se désintégrer petit à petit, on se dit que pour les camarades la vie n'est point facile tous les jours; "On travaille dans le vide" note une gâte pas passionnée par son taff et son partenaire moustachu de souligner "je commence à 8h00, à 8h10 je regarde déjà ma montre" (moi j'ai du bol à 9h00 je commence, à 9h10 mes étudiants dorment déjà, eheh). Bref alors qu'un camarade soulève philosophiquement le problème suivant "quel est l'intérêt de faire 244 fois les mêmes gestes par jour ?", un autre avoue pour tout loisir la pêche, les champignons et les escargots (je sais pas de quoi ils parlent, ça me semble loin tout ça...). Le moindre spectacle, le fait de rester entre 4 murs le fatigue rapidement puisqu'il n'y a que "dehors qu'on vit vraiment" - enlevez le toit de ces putains d'usine et qu'on n'en parle plus. Très belle prise de paroles à la fin du reportage du camarade Yoyo qui souligne que "la solidarité, c'est formidable" (les ouvriers versent leur propre salaire aux personnes licenciées - et ça c'est beau fils) et autre chose que ce con (ça c'est moi qui rajoute, juste pour le plaisir) de "Guy Lux" ou que ce torchon de "France Dimanche". Il finit en disant sur un petit ton ironique que ce n'est qu'un début, qu'une bataille dans un long combat et que "ceux qui tiennent le capital, on les aura... A bientôt, j'espère". Dommage qu'un an plus tard, ils n'aient pas réussi à les achever - quand sonnera l'heure du prochain combat contre le Sarkopital...?

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