Dans la peau de Jacques Chirac (2006) de Karl Zéro et Michel Royer

Pour se mettre dans l'état d'esprit général (à 30 minutes des résultats, peu d'illusion), un petit rappel sur quarante d'ans de carrière du tonton flingueur (C'était ça ou Le triomphe de la Volonté de Leni Riefenstahl, avouez que j'ai pas eu la main trop lourde). S'il s'agit d'un vrai travail d'archiviste, on peut pas dire non plus qu'il s'agisse d'un vrai travail de journaliste ou d'analyste et Zéro/Royer se contentent trop souvent de montrer sans démontrer, malgré des commentaires en voix-off assez acerbes. Bref, Chirac, malgré ses multiples dérapages, finit presque par paraître sympatoche en Monsieur serreur de poigne professionnel - c'est dire; on est plus dans le registre de la comédie -et ça fait un peu serrer des fesses en y repensant-, c'est un peu le défaut général du Karl Zéro plus homme de divertissement que réel critique...

Quelques grands moments quand même comme ces face-à-face Mitterrand/Chirac et le fameux "Oui Monsieur le premier ministre", l'esquive de la poignée de main de VGE face au pantin Chirac qui reste vraiment ballot, les multiples contradictions et retournements de vestes propres à tout bon homme politique qui se respecte (de la sécurité routière à la dissolution en passant par l'élargissement de l'Europe) ou encore deux extraits du Sarko à 20 ans qui font vraiment froid dans le dos (là on rigole franchement moins...).

On sent, et d'ailleurs il finit par l'avouer dans les bonus, que Zéro a presque fini par "s'attacher" à cet homme qui a su mener sa barque jusqu'au poste suprême en supprimant un à un tous ses adversaires directs. On va pas dire qu'on va presque finir par regretter ce grand guignol si le nain Sarko est élu, c'est en tout cas une page qui se tourne... pour le pire ou ben, le pire. Bienvenue en France.