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9 octobre 2006

Bread and Roses de Ken Loach - 2000

-g; y;|\zeyuv-_çbco,lse{s,... mmm? hein? oups pardon, je me suis endormi sur mon clavier en tentant de mater Bread and Roses. Alors, euh, ah oui, faut que je fasse un petit texte là-dessus. Bon, alors, euh...

048945_ph4Bread and Roses est à conseiller : 1) à tous les élèves de CM2, dans le cadre du cours sur "être citoyen" : le film leur apprendra que les employés de ménage mexicains sont exploités, mal payés, et rament pour traverser la frontière (comme le cameraman, qui souffle comme un boeuf pour essayer de suivre la course de l'héroïne, l'avait qu'à s'acheter une jeep) ; 2) aux lecteurs de Télérama, qui trouveront ici la confirmation qu'être chrétien de gauche est plus noble qu'être employeur de femmes de ménage mexicaines exploitées et mal payées ; 3) à Armand Jammot, qui peut trouver ici matière à relancer Les Dossiers de L'Ecran à moindre frais, sur un sujet genre "syndicats : quels sont les risques?" ; 4) à tous les amoureux du cinéma de papa en général, qui ne cherchent pas autre chose dans un film qu'une thèse larmoyante, bien que documentée, qu'un enfonçage de porte ouverte, et qu'une confirmation de leurs convictions artistiques et politiques ; 5) à tous les gens qui ne demandent rien au cinéma.

Pour tous les autres (ceux qui ont passé l'âge du CM2, ceux qui aiment une modernité un peu plus poussée048945_ph3 que dans Télérama, ceux qui se souviennent avec douleur des débats télévisés, ceux qui vont au cinéma pour être surpris et dérangés, ceux qui demandent des comptes au cinéma), Bread and Roses est un long, très long moment d'ennui, un vide artistique abyssal (à l'exception de la direction d'Adrien Brody, assez craquant), un film qui déroule paresseusement des évènements qu'on sent venir 30 minutes à l'avance. Les bonnes intentions ne suffisent pas à faire un bon film, malheureusement. Tant que Loach n'aura pas compris qu'on attend autre chose d'un film qu'il soit poli et de gauche, il continuera à nous servir ce cinéma mollement engagé, uniquement dirigé par son scénario, fade dans son esthétique et désolant dans son manque de courage. On est d'accord : c'est une honte que les immigrés mexicains soient traités aussi durement, on compatit tout à fait au sort de ces pauvres gens, on comprend leurs doutes, leurs convictions, leurs peurs... mais j'insiste : ce n'est pas parce qu'un film est indiscutable au niveau des idées qu'on peut se contenter de ça.

Je n'aime pas Ken Loach.

Commentaires
P
Vous n'aimez pas Ken Loach, donc. C'est votre droit. Il a pourtant réalisé d'authentiques films de cinéma: l'admirable Kes, le touchant Ladybird, l'humain Rain ing Stones, le merveilleux Land and Freedom, le touchant Sweet Sixteen, le beau et implacable It's a free world.<br /> Vous assimilez Loach a un cinéma de dossier, mais ce qui touche chez Loach, c'est - quand ils sont réussis - les personnages (et les acteurs qui les interprètent, quand le casting est réussi). <br /> Vous parlez de - terrible erreur - la mise en scène de Loach, si originale et si copiée désormais, c'est de plonger un acteur dans une situation sans tout lui expliquer de la scène, puis de filmer la scène comme si c'était un moment de vie à capter en direct. Très original - il a un peu inventé ce procédé - et puis si souvent copié...<br /> Ca n'est pas parce que Loach se documente et entend traiter de sujets sociaux qu'il faut lui en tenir rigueur, d'autant plus qu'il n'y a pas que ça dans ses films. Moi, en tout cas, je le remercie de m'avoir appris certains détails sur le système social anglais, de me montrer les gens des classes populaires comme des êtres humains et pas comme des symboles, bref, de m'informer en même temps que de me proposer une oeuvre d'art.<br /> Formellement, il y a un système Loach, qui consitie à éloigner la caméra le plus possible des acteurs, pour les en libérer, ce qui donne à l'image chez Loach un style particulier, un regard attentif mais à bonne distance, un regard connivent et respectueux, qui me rappelle parfoir le regard de Jean Renoir.<br /> Je veux bien reconnaître un côté dogmatique à certains de ses films, un côté artificiel quand il tente de changer de style (Looking for Eric), mais, contrairement à vous, j'aime Ken Loach.
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F
Moi non plus j'aime Loach, je souscrit mot à mot votre article; mais je dois avouer quand même que sans lui et ce film si raté je n'aurai jamais pu pleurer de rire en lisant votre hilarant texte...
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