Executioners (Yin doi hou hap zyun) (1993) de Siu-Tung Ching & Johnnie To

Suite et fin (hosanna) des aventures de notre trio de charme (Cheung, Yeoh, Mui - une sorte de chi fu mi au féminin) filmé par To qui aime à lancer ses acteurs et ses caméra en l'air mais des aventures toujours aussi déficientes au niveau du scénario... On est cette fois-ci dans une ère post-apocalyptique où un sacré méchant masqué (mais on devine tous qu'il est mahorais) a pris le contrôle du traitement de l'eau - celle-ci ayant été infestée lors de diverses explosions atomiques... Notre homme a sous sa coupe un gentillet jeune homme à la tête d'une véritable secte (populaire mais trop tendre - il ne fera pas de vieux os) et, plus costaud, du Colonel de l'armée (qui a forcément tous les militaires à ses bottes...). Face à un lui, un président un peu mou, un commissaire (le mari de Mui) par trop naïf et bien sûr nos trois jeunes femmes : elles feront, tout, bien sûr, pour que la haine et la gabegie ne triomphent... Mui, en charge d'une gamine, tentant d'obéir tant bien que mal à son mari (tu ne sors plus, tu arrêtes tes conneries de Wonder Woman), est un peu en retrait sur ce second épisode. Mais les deux autres montent bienheureusement au front pour faire leurs éternels sauts de panthère et péter la gueule à tous les malfrats qu'elles croisent (et il y en a des meutes...). On peut essayer de trouver là-dedans au moins un point positif : on a là, dans une production asiatique des nineties un bien joli trio de femmes qui se battent corps et âmes contre ces monstres d'hommes - les hommes serviables et bons, soit dit en passant, étant tous voués à mourir bêtement... Cela part d'un bon principe... Seulement voilà, des décors qui transpirent le studio sans âme, des bonds dans tous les sens qui donnent le tournis mais qui semblent filmer par Lelouch ivre (est-ce un pléonasme, je vous laisse seul juge), des effets spéciaux cheap (rien que le maquillage du méchant prête à rire), des effets de lumières bleus et roses affreusement moches, une musique au synthé joué par mon grand-oncle suant la gnôle, des complications scénaristiques (le truc du double du président, mdr) aussi crédibles qu'une réforme sociale macroniste... Tout part littéralement à vau l'eau. Malgré toute la sympathie qu'on a pour nos actrices (Cheung au top de sa forme avec son petit sourire qui tue, une Yeoh toute élastique, une Mui plus boudeuse que Bouddha), on suit ce déferlement d'explosions, de pétarades et de combats aériens avec un pauvre sourire jaune aux lèvres... Qu'une envie, c'est d'exécuter la chose une fois terminée. Done.