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19 janvier 2023

Le Festin de Babette (Babettes gæstebud) (1987) de Gabriel Axel

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Vous cherchez un film à regarder avec votre grand-mère, pardon, avec votre arrière-grand-mère ? Je ne saurais que trop vous conseiller cette œuvre à jamais figée dans les années 80 de Gabriel Axel (qui n'a ni inventé le double, ni le simple a priori - qui n'a rien inventé du tout, non ?). Il y a définitivement quelque chose de croupi au Royaume du Danemark : cette façon de faire du cinéma, plus dry que Dreyer (mais sans art), fleure assurément le cinéma de papa. On dirait qu'Axel a interdit au chef-opérateur de bouger sa caméra et filme ses acteurs comme des poupées de cire. On regarde la chose d'un œil assez hagard en attendant que la Audran mette enfin les petits plats dans les grands... Il nous faudra bien attendre plus d'une heure avant d'avoir l'eau à la bouche, et quand je dis l'eau à la bouche, c'est bien pour être gentil : ce repas semble absolument divin mais nos attentes cinématographiques n'en seront pas mieux comblées... Dans cette première longue heure, on découvrira les deux anciens prétendants de nos deux vieilles, un militaire et un chanteur français, tous deux vite éconduits en leur temps sous l’œil satisfait de leur père pasteur... Nos deux jeunes filles, une fois le père mort, n'auront plus qu'à passer leur vie à se divertir entre prêches à la con et disputes mesquines en compagnie de cette bande d'anciens disciples de leur père aussi gais qu'un cancer du foie... Seule petite lumière, l'arrivée de cette cuisinière, qui, cerise sur le gâteau, après avoir gagné au loto, va leur servir, en hommage au père, le repas du siècle... Ces vieux cons voient d'un sale œil cette tortue promise à être mise en soupe (fuck Sea Sheperd) et tout cet alcool venu de France mais décident, après avoir fait un pacte de silence, de se rendre à ce repas sans ciller ni rien critiquer... Heureusement, parmi les convives, il y a ce militaire, maintenant vieilli qui, lui, sait apprécier les bonnes choses... Le repas (attention, il y a là sûrement du sens, voire une morale goûteuse), parviendra à détendre les convives, à les faire se rabibocher et allumera une dernière fois un éclat de vie (et d'amour ?) dans le regard du militaire et de ces deux vieilles filles. La bouffe, quand même, ça détend, mêmes les gaines et les vieux slips de religieux danois bien rances... Un paysage du Jutland terne, un village terne, des vieux ternes, il y a bien que ces plats sortis tout droit des fourneaux qui ont un semblant de vie dans cette œuvre définitivement raide comme un coup de trique aussi bien dans la forme que dans le fond... Audran, délaissant Chabrol mais continuant à faire bonne chère, apporte un soupçon de joie à ces existences si rugueuses et mornes. On compatit, dommage que la forme du film soit pour le coup toute autant prise dans cette gelée molle. Un repas quatre étoiles mais un film avec beaucoup moins. Figé, c'est cela oui.

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Commentaires
B
Stephane Audran! Det er hende, der spiller Babette i denne film. Ikke Françoise Fabian!
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