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21 mai 2022

Le Monstre des abîmes (Monster on the Campus) de Jack Arnold - 1958

monsteronthecampus03

Bah on continue dans le bout de ficelle, le postiche et le masque en plastoc avec ce petit film d'épouvante délicieusement 50's, qui n'y va pas de main morte en termes de professeur fou levant des sourcils concernés, de blondasses hurlantes et de monstres torves. Tout le malheur des hommes vient en l'occurrence d'un poisson préhistorique, ramené dans une université pour être étudié par le professeur Blake, jeune et séduisant savant. On le lui livre comme ça, dans une caisse à moitié percée, mais le scientifique ne tique pas, et entrepose la poiscaille dans son frigo. Mais il va vite découvrir que la bestiole perd ses fluides, et que sitôt ceux-ci bus, fumés ou injectés (on aura tout), leur effet est dévastateur. Ce sera d'abord le brave chien, qui se verra pousser des incisives çacomme et sautera à la gorge du premier venu ; puis une libellule (...) qui passe de 3 grammes à un bon quintal ; et enfin notre prof lui-même qui, par un coup du sort se voit transformé en espèce de singe sanguinaire (l'effet est saisissant de réalisme : le gars met un masque), et se met à occire une bonne part de la distribution. Le tout sous les yeux exorbités de sa fiancée, qui excelle à se terrer dans les coins de murs et à hurler en se bouffant les doigts.

monstre_des_abimes_1958_2

Je ne vous cache pas que la terreur n'est pas complètement au rendez-vous. Tout ce qui est du domaine des scènes de monstres est même carrément ridicule, comme cette libellule géante complètement improbable ou ce singe préhistorique ne sachant pas du tout quoi faire une fois transformé (tiens, je vais m'assommer une gonzesse, et puis tiens, je vais aller crier là-bas, et puis après j'irai re-assommer la même gonzesse) ; et les effets spéciaux sont au-delà du raté, faisant plus penser à un film des années 30 qu'à un des années 50. On s'accroche donc à tout le reste, tentant de s'intéresser à la photographie (il est vrai, jolie) ou aux scènes de transition, qui parviennent à faire gentiment monter une ambiance bien délétère. C'est maigre, mais il faudra s'en contenter, les seuls autres plaisirs qu'on aura à la projection étant au second degré, réservés à des moqueries concernant le jeu des acteurs (tous minables) ou le sérieux papal avec lequel les théories les plus fumeuses sur l'évolution sont balancées. Les références foisonnent, de Docteur Jekyll et Mister Hyde aux romans de H.G.Wells, des films de loups-garou aux films catastrophe post-nucléaires, mais justement : tout a l'air déjà vu, et en bien mieux dans le passé. Si vous avez un drive-in, pourquoi pas ? Mais sinon, passez votre chemin.

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