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8 juillet 2020

Les Leningrad Cowboys rencontrent Moïse (Leningrad Cowboys Meet Moses) (1994) de Aki Kaurismäki

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Cela faisait bien longtemps qu'on avait perdu de vue les Leningrad Cowboys ; normal, ils s'étaient perdus au Mexique, se diluant dans la Tequila. Ils nous reviennent (deux flancs, l'aile Mexicanisée et l'aile russe) en nous offrant un périple de la Bretagne à l'Allemagne, de la Tchéquiche à la Poliche. La banane à travers le chapeau de cowboy et les santiags d'un mètre toujours au pied, nos musiciens bras-cassés errent de ville en ville en nous servant des morceaux un peu mollassons et en oubliant de sourire... Moïse, leur ancien camarade qui s’est perdu dans le désert mexicain, est devenu leur manager, a piqué le nez de la statue de la Liberté et les serre de prêt durant tout dans leur périple ; du coup, la mine est grise... A leur trousse, un agent de la CIA, André Wilms, bien décidé à remettre la main sur le nez. Notre homme, après plusieurs déconvenues, se transforme en prophète Elie et rejoint la troupe. Est-ce une couverture ou une réelle conversion ? L'autre question cruciale qui reste à résoudre est la suivante : les Leningrad parviendront-ils à rejoindre leur patrie pour honorer la naissance du nouveau veau sacré ?...

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On connaît Aki, on connaît la troupe et cet humour pince sans rire qui repose sur un détail, un rictus. Si on apprécie toujours autant la photo très soignée, quels que soient les endroits visités, de Timo Salminen, force est de constater que la dynamique et l'action ne sont guère au rendez-vous. On regarde nos cowboys junkies partir à la dérive, faisant la gueule hors scène et nous servant des morceaux bien peu pêchus quand ils sont dessus. Il faut attendre un numéro de grand malade de Wilms en chanteur pour retrouver tout le délire de la petite troupe (Je suis allé voir le docteur de mon quartier / Et c'est moi qui l'ai contaminé ! - un visionnaire, cet André) ; sinon c'est franchement la portion congrue en terme de fun. Il y a bien quelques échanges religioso-politisés qui ne manquent pas de chien (Moïse et sa Bible face à un musicos russe et son Marx), un concours de proverbes à la con entre Moïse et Elie mais pour le reste, on doit vraiment se contenter de peu, notamment au niveau des gags visuels ; si les décors sont soignés, le scénar est à la traîne et les diverses petites saynètes qui s'enchainent (Moïse qui marche sur l'eau dans une piscine, ah si ça c'est drôle ! Enfin !) peinent à nous tirer de notre torpeur ; et pourtant ils voyagent, nos musiciens, mais c'est un peu partout la même lose et les mêmes problèmes de thunes... Un opus en demi-teinte, pour ne pas dire en teinte grise. Pour les fans absolus de la banane et les adeptes des poils. Un Aki encore plus désabusé qu'habituellement, oserait-on.

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