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8 janvier 2020

LIVRE : Le Consentement de Vanessa Springora - 2020

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Ayant, plus jeune, lu Matzneff (ma formation sur papier aux dérives de ce monde… avant d’en être le témoin), je me devais de donner une occasion à l'une de ses proies de rétablir la balance – voire de l’enfoncer, la balance. C’est chose faite avec ce récit, ce témoignage (oui, on ne peut parler de fiction, ni d’auto-fiction : c’est bel et bien une parole écrite, un « j’accuse » qui s’apparenterait presque plus à un long article de journal qu’à une œuvre littéraire), un témoignage, donc, sans appel : Matzneff, le pseudo prince charmant de cour d’école, le manipulateur, le profiteur littéraire, l’intellectuel irresponsable, le pédophile attitré qui s’en est d’ailleurs toujours vanté sans être jamais vraiment inquiété est enfin mis au pilori. A 83 ans,  le masque tombe et l’heure serait peut-être venue d’assumer ses actes. Attention, je ne suis pas pour une quelconque chasse aux sorcières, en hurlant avec les loups  quand les loups, enfin, se réveillent (d’autres sont bien plus à même de tirer les conclusions de ce récit et commence justement à les tirer – éditeur, justice…) mais ce récit a au moins l’intérêt suivant : celui de montrer qu’une gamine « abusée sexuellement » (qu’elle soit consentante ou non ne change finalement pas grand-chose au trauma) en paie le prix pour une grande partie de son existence ; il aura fallu 33 ans à Vanessa Springora pour se débarrasser de ce fardeau psychologique. Le couperet tombe enfin et force est de reconnaître qu’il était temps. Sans me faire juge (des pédophiles, il m’est malheureusement arrivé d’en croiser plus souvent qu’à mon tour à Madagascar), il est toujours effarant de voir que ces gens ne se mettent jamais à la place de la victime, sur le coup et pour le futur ; elles ont toujours ce discours navrant de dire qu’il vaut mieux elles qu’un autre, qu’elles aident ces très jeunes filles, voire qu’elles lui assurent son avenir… Aucune remise en question des faits. Et à aucun moment depuis cette parution, l’auteur cité en début de cette chronique n’a été je crois capable d’esquisser le moindre début de commencement d’excuse, voire d’admettre (tardivement mais ce serait déjà cela…) toutes ses responsabilités, tous ses abus. Rien. Un parole qui reste d’un intérêt littéraire certes moindre mais qui fera date sans doute pour condamner les pratiques perverses de certaines personnes qui ont toujours l’intelligence de faire prendre, par les mots, des vessies (l’abus sexuel) pour des lanternes (le grand amour - à gerber).

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