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1 octobre 2019

Faire face (Never Fear / The young Lovers) (1950) de Ida Lupino

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Un petit film d'Ida Lupino qui nous la joue grand corps malade avec ce drame autour de la polio (lupino, polio... Non, rien). Sally Forrest (des airs lupiniens ou c'est moi ?) et Keefe Brasselle (très chou) forment un joli petit couple de danseurs ; elle avec ses grandes gambettes, lui avec ses chorégraphies originales (pas évident de danser avec un fleuret - un coup à crever un œil de sa partenaire) : après des années de galère, enfin un spectacle qui marche et la promesse d'obtenir une salle très cotée pendant quinze jours... C'est là que la polio, avec ses petits bras musclés et sa démarche de chauve-souris, frappe ; Sally est à terre et la question est sur toutes les lèvres : pourra-t-elle un jour remarcher ? Et danser ? Popopo ? Maurice, on n’y est pas... Fera-t-elle preuve d'assez d'adversité, de pugnacité voire, elle qui est si plaintive ? Aura-t-elle pleine confiance en sa team technique, en ses camarades d'hôpitaux, en son Keefe, en elle-même ? Cela reste à voir...

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Portrait d'une femme qui doute, d'une femme qui s'accroche mais qui doute quand même (sa façon de s'attaquer à son propre portrait en glaise - autodestruction quand tu menaces) en usant un peu son monde - mais qui s'accroche aussi... Défiance envers ses camarades sur roulettes, manque de foi envers ses docteurs et impatience face à son homme. Elle ne baisse jamais complètement les bras mais ce sont les jambes, surtout, qui peinent à suivre. Keefe, heureusement, ne veut rien lâcher, s'octroie maximum une passade avec sa collègue de taff (la rotonde et rare Rita Lupino - on reste en famille), mais a bien du mal à persuader Sally qu'il l'aime, l'attend et croit en son come-back... Petite scène mélodramatique où la Sally craque (un peu too much, la donzelle, non, dans ses petites crises ? Son regard de noyée, vaguement perdue, fait franchement plus recette) et un Keefe qui commence à se dire qu'il devrait en effet sans doute penser un peu plus à lui... Mais on est dans l'histoire vraie et on sent bien qu'on aura du mal à échapper à ce putain de happy end, avec ou sans canne. L'Ida se révèle aussi attentive à l'aspect "doc" (la rééducation et son staff médical de docteurs de première bourre) qu'aux variations morales et sentimentales de son héroïne. C'est un beau combat, digne, honnêtement filmé, même si les craquages de la belle, disais-je, sont parfois un peu excessifs (quand le couple se fissure, cela vaut, il est vrai, son pesant d'engueulade). Film brave, film courage avec une fin toute mignonne à l'image de cette Sally toute fébrile sur le trottoir, quasiment cachée derrière sa canne, quand le grand jour de sortie est venu… Pas facile de retrouver la meilleure façon de marcher une fois lâchée dans le grand bain… Fortunately, son Keefe la kiffe… Un wheelchair et demi.

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Commentaires
M
Pas super drôle le jeu de mots... Enfant, Ida Lupino a vraiment eu la polio. <br /> <br /> S'en est admirablement sortie, non ?
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