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Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
19 janvier 2019

My brilliant Career (1979) de Gillian Armstrong

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Prochainement chez Criterion, cette oeuvre australienne fait la part belle à la résistance féministe (l'Australie ayant toujours été à la pointe dans ce domaine, ne me cherchez pas sur le thème, j'avais un module dessus en fac d'anglais - normal, remarquez, dans un pays où les hommes étaient en prison). My brilliant Carreer propose donc de faire le portrait d'une femme du début du XXème, une femme rousse comme Zora et indépendante comme Zorro. Judy Davis interprète avec tout son cœur celle qui répond au doux prénom de Sybylla et qui, par amour pour la littérature, va préférer s'y consacrer plutôt que de devenir une femme pépère au foyer. Elle en a du caractère notre Sybylla, elle qui va oser se dresser contre la toute puissante morale familiale, refuser des avances de "gentlemen" plus ou moins machistes avant d’avoir la chance de sa vie (ou pas) en rencontrant le séduisant et richissime (a priori) Sam Neill... On serre un peu des fesses, au départ, devant ce petit monde fermier digne de La petite Maison dans la Prairie (les parents de Sybylla), devant cette bourgeoisie étriquée (la grand-mère revêche de Sybylla qui l'accueille en son domaine), devant ces éléments farouches australiens (vent + pluie) : ça sent un peu le beau livre d'image avec une pointe de roux et c'est surtout un peu trop filmé à plat.

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Certes Sybylla est têtue comme une mule, s'hérisse dès qu'on lui demande de rentrer dans les "cases" réservées aux femmes, refuse tout compromis : c'est tout à sa gloire mais le film ne décolle guère d’un point de vue émotionnel... Heureusement, il y aura un petit vent de folie lorsque le gars Sam Neill, beau sous toutes les coutures – et un peu couillon aussi -, va faire son apparition. Après un petit round d'observation, les deux jeunes gens vont commencer à sortir un peu des cadres : une sortie en barque qui finit dans l'eau, une bataille d'oreiller qui se poursuit jusqu'aux confins du domaine, soit une course échevelée d'au moins 28 kilomètres. On sent que le film prend un peu l'air dans le fond et dans la forme... On reprend malheureusement un peu trop vite notre petit rythme de croisière avec une Sybylla qui se fait désirer (elle demande deux ans de réflexion "pour mieux apprendre à se connaître" avant de consentir à se marier) puis avec une Sybylla "louée" par ses parents à un bouseux de fermier auquel ils doivent de l'argent... La brilliant career tourne court voire même part en eau de boudin comme si notre Zora se devait d'être punie après avoir eu un bonheur (plan-plan) à portée de main. L'effarouchée aura une nouvelle opportunité avec un Neill un peu autoritaire sur les bornes (un mâle quoi) mais préfèrera (attention spoiler de dingue) garder la tête haute et suivre sa petite voie en solitaire : c'est à ce prix qu'on peut devenir un jour une écrivaine... On voit le bon côté de la chose : ce discours féministe de la plus belle eau mérite, encore et toujours, de trouver un certain écho ; de même, on peut reconnaître à Armstrong un certain don pour charger son cadre de teintes colorées et fleuries qui font parfois chaud au coeur ; malheureusement la réalisation demeure souvent un peu trop classique, pour ne pas dire un rien engoncée... Fond louable, petite forme.  

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