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30 juin 2017

Suit yourself or Shoot yourself 5 : The Nouveau Riche (Katte ni shiyagare!! Narikin keikaku) de Kiyoshi Kurosawa - 1996

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Retour en fanfare de nos deux Pierre Richard du crime organisé, sous le regard de plus en plus en place de Kiyoshi. On ne cache plus notre bonheur de retrouver nos losers en série, d'autant que cette fois, leur malchance a l'air de tourner : une jeune donzelle est témoin d'un crime, et récupère des sacs de drogue à gogo. Ne sachant qu'en faire, elle les confie à nos deux héros : chacun d'eux pourrait offrir une fortune aux zozos... à condition de savoir les refourguer avec tact. Et le tact, les gars ne l'ont pas eu en partage. Les sacs vont ainsi voler de destination en destination, convoités par un sirupeux homme d'affaire et par de patibulaires gangsters, et vont peu à peu se dilapider sous les yeux médusés de Yûji et Kôsaku, décidément privés de la bosse du commerce. On jubile de voir les gusses choisir systématiquement la mauvaise option, et de constater que malgré leur connerie, ils arrivent à passer entre les mailles du filet et les balles des guns des truands, terminant certes aussi pauvres qu'au début mais sains, saufs et finalement rigolards. Il faut dire qu'ils sont cette fois affublés de complices aussi incompétents qu'eux en matière de crime : une jeune première bipolaire et capricieuse et son prétendant, grande gigue froussarde qui passe son temps à foncer dans des cartons (les cartons : il faudra que j'écrive une thèse sur leur présence dans les films de KK) pour exprimer sa lose-attitude pitoyable. On apprécie toujours autant le duo désaccordé formé par les personnages : Shô Aikawa est un crâneur mutique qui porte tous les attributs virils du gangster japonais, mais n'a aucune carrure ; et Koyo Maeda un gosse qui passe tout le film à faire voler des mobiles, à faire la cuisine ou à jouer au basket de salon.

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La mise en scène de Kurosawa, comme à son habitude dans cette série, privilégie les plans larges, et donne à voir de splendides compositions, des tableaux filmés avec une distance froide. Ça lui permet de faire éclater la violence, notamment dans des fusillades très distancées, où cible et agresseur sont bien souvent placés hors champs, et où on ne voit que les spectateurs au milieu des conflits. Dans le meilleur des cas, on voit des personnages assez indéterminés s'écrouler, ou des corps en sang après la bataille. Il utilise merveilleusement la largeur et la profondeur de champ, notamment dans les scènes d'intérieur, toujours surprenantes : nos protagonistes au premier plan, une porte qui s'ouvre à la volée en fond, et les méchants qui font irruption (idée bien barrée que celle de cet homme-chien tenu en laisse et agressif comme un pittbull). Le gars aime toujours autant les friches, les terrains vagues, les bâtiments moches, les docks crasseux, et les filme avec un amour qui éclate à l'écran. A l'intérieur de ces cadres larges, le jeu très clownesque des acteurs, tout en physique, peut s'épanouir à son aise, et on se marre bien de voir une telle bêtise filmée dans un écrin aussi fastueux. Totale satisfaction, donc, pour cette série qui prend lentement ses marques et finit par atteindre à la grandeur.

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