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1 mai 2017

Les Frontières de la Vie (The Glass Wall) (1953) de Maxwell Shane

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On est sûrement plus dans le film dramatique que dans le film noir pur et dur, mais ne boudons point notre plaisir devant cette œuvre de Shane qui dans l'Amérique ou la France rances d'aujourd'hui garde encore, malheureusement, toute son actualité (soixante-quatre ans plus tard, on aurait même l'impression parfois que les mentalités ont régressé). Soit donc un réfugié de la seconde guerre mondiale, le Hongrois Vittorio Gassman (ouais, on va pas chipoter, hein, ce sont des pays proches...) ; notre homme a vécu 10 ans en camp de concentration et espère refaire sa vie dans l'El Dorado ricain. Seul petit problème, il ne peut prouver qu'il a activement participé à la guerre aux côtés des Alliés ; il a bien sauvé un parachutiste américain, un certain Tom, clarinettiste habitant à New York, mais comment retrouver ce témoin qui pourrait le sauver ? Les autorités américaines sont strictes : retour à la case départ, mon ptit Vittorio. Notre homme n'a plus rien à perdre, s'échappe, se blesse et se donne la nuit pour remettre la main sur le fameux musicien - autant chercher une épingle dans une botte de foin... Mais il a la foi et aura la chance de croiser Gloria Grahame, autre oubliée de cette Amérique où le cauchemar n'est jamais loin du rêve...

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Vittorio Gassman en pauvre âme errante (il fait toutes les boîtes de Times Square sans jamais trouver son homme... c'est un peu comme profiter des paillettes sans jamais y trouver son compte ou voir l'intérêt de la chose…), Gloria Grahame en laissée-pour-compte prête à tout pour s'en sortir (ancienne ouvrière mis au rencart, elle n'hésite pas dorénavant à voler des manteaux dans des tea-room, ou quelques piécettes à des gamins des rues - faut bien survivre, bon sang), deux âmes en peine qui vont faire preuve de solidarité pour tirer leur épingle du jeu. Vittorio aide la Gloria en difficulté, qu'elle soit, comme lui, pourchassée par les flics ou agressée par le fils bourrin de sa proprio. La Gloria, voyant derrière le fuyard un simple être humain, s'emploie à lui rendre la monnaie de sa pièce - tout comme d'ailleurs une strip-teaseuse d'origine hongroise qui n'a pas complétement oublié d'où elle vient (ça me fait penser justement à... ah oui, pardon). Plus Vittorio erre dans les rues américaines, plus on le sent se vider de son sang... El Dorado de carton-pâte, oui... Sa fuite en avant se terminera dans le fameux bâtiment de verre des Nations-Unis totalement déserté (symbole, je dis). Il s’y livrera à un discours vibrant devant une assemblée vide qui garde une résonnance toute particulière (encore un futur film de chevet pour Trump, tiens... ou Ducon-Aignan). Du coup, ce petit noir (à la fin tragique ou non, là est la question...), qui nous plonge dans la vie nocturne new-yorkaise avec un certain brio (même les scènes "en transparence' s'insèrent assez bien dans le fil du récit), garde un petit côté humaniste vibrant qui fait du bien à l'échine. Autant de raisons valables pour redécouvrir cette œuvre de Shane avec son casting de choix (Gassman + Grahame, pas de la gnognotte quand même) et son fond sensible.

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 Noir c'est noir

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