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2 mai 2017

J'ai rencontré le Diable (Akmareul boatda) de Kim Jee-Woon - 2010

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Kim Jee-Woon aime la violence pure et dure, à l'instar d'un Tarantino ou de nombre de ses collègues coréens. Si ce goût a pu donner des films funs comme Le Bon, la brute et le cinglé, on ne peut pas dire la même chose de ce J'ai rencontré le Diable, qui pratique le gore et la surenchère avec un raffinement douteux. Le véritable problème du film est qu'il est complaisant. Quand un film n'est absolument pas porté par un fond (et ici, si fond il y a, il est limite discutable), on se met à douter un peu de la viabilité de la chose, je dis ça comme ça. Et là, on reste un peu pantois devant le scénario : un serial-killer tue des femmes sans pitié. Le fiancé d'une de ses victimes se met en tête de venger icelle en faisant souffrir le plus longtemps possible le bourreau. Il le torture, et quand l'autre va clamser, hop il le relâche jusqu'à la prochaine fois. Entre le chasseur et le chassé se fabrique un complexe jeu de chat et de souris. Enfin quand je dis complexe c'est plus sur le mode : vas-y, je te découpe le pied, eh ben moi je te tire une balle dans le genou, alors moi je kidnappe ton père, eh ben moi je t'assomme à coup de barre, ce genre de choses, c'est pas non plus non plus.

ISTD-Jang

On s'amuse bien devant les excès de tout ça. Kim est inventif, il sait très bien filmer l'action, et comprend que son méchant doit être un clown pour vraiment marquer les esprits. Choi Min-sik s'en tire haut la main : il est absolument monstrueux et sans pitié, et en même temps sa dégaine, ses tics de jeu sont parfaitement poilants. Le truc, c'est qu'il est totalement imprévisible, mais que le héros a toujours un temps d'avance sur lui. Il en ressort une agréable sensation d'être mené par le bout du nez et en même temps de savoir pertinemment ce qui va se passer. La mise en scène est souvent inventive, nul doute que Kim sait très exactement produire des scènes funs et spectaculaires quand il le faut : le climax est une scène d'assassinat au couteau dans une voiture qui roule, un truc brutal et sanglant filmé en plan-séquence avec une caméra hyper mobile tout en panoramiques démoniaques. Mais très vite, le film laisse apparaître sa vanité : c'est super spectaculaire, c'est marrant, mais cette hystérie cache mal le vide abyssal de ce qui est raconté. Sous un sujet un peu douteux de vengeance personnelle (qui supplée à l'incompétence des flics), Kim filme la violence pour la violence, et satisfait à bon compte nos crapoteux fantasmes de voyeur. Tout ça pour ça, ça fait un peu court.

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