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11 avril 2017

Dans la Chaleur de la Nuit (In the Heat of the Night) (1967) de Norman Jewison

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Sidney Poitier is the man. Il ne pensait pas en allant simplement visiter sa mère qu'il serait encore victime de discrimination dans la petite ville mississippienne de Sparta : alors même qu'il s'apprêtait à reprendre le train pour regagner son poste, il se fait arrêter pour meurtre. Clair que les policiers qui procèdent à son arrestation n'ont pas inventé l'eau chaude... Ils mettent des plombes à se rendre compte qu'il est lui-même policier, le Sidney, et en plus spécialiste en homicide... Le Sidney, sur ordre de son chef, mais aussi par fierté personnelle, se retrouve à enquêter sur la mort de cet industriel en zone franchement hostile... Est-il vraiment plus malin que tout le monde (ce qui ne serait pas si difficile) ou est-il lui-même nourri aux a priori ? C'est là tout l'enjeu.

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On est en mode sixties, couleurs un brin délavées et musique polardienne quincyjonesienne qui envoie du pâté (de maison) : Poitier, classieux, se retrouve face au bouledogue Rod Steiger, sûrement un peu moins con que la moyenne dans cette ville de province, mais pas vraiment en confiance face à ce grand black qui le regarde de haut. Pour le meilleur (la découverte du criminel) et pour le pire (chacun se tire la bourre pour se jeter sur le premier suspect venu), ils vont devoir collaborer. Sidney la joue enquêteur de terrain pointilleux mais doit faire face à deux ennemis : son intime conviction qu'un roi du coton local est impliqué dans l'affaire et la confrontation avec les petits racistillons du coin qui aimeraient bien se faire un renoi en costard. Rod se la joue plutôt instinctive, jetant son dévolu sur le premier individu au comportement louche (il est du coin, il connaît chacun par cœur) ; malheureusement, il a le même nez que moi pour les truffes. Une chose, cependant le sauve, il a, quoiqu'il en dise, un certain respect pour le Poitier et laisse à ce dernier une certaine liberté pour agir... The beginning of a great multiracial friendship ?

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La bonne idée de Jewison est de partir du principe que tout le monde fonctionne avec ses stéréotypes : cela permet de mener le Sidney avec le spectateur (acquis à sa cause, pour peu qu'il ne soit pas un fan de Frank de Lapersonne) sur de fausses pistes ; derrière ses lunettes jaunes de kakou, Rod Steiger conserve (malgré ses nombreux défauts) un regard aiguisé sur la situation et saura éventuellement (de façon plus ou moins réfléchie) mettre le Sidney sur la bonne voie. Nos deux âmes solitaires se retrouveront à la coule le temps d'un whisky mais leur fierté respective fera vite des étincelles... Tout n'est cependant pas perdu pour que les deux hommes se retrouvent "on the level" sur le fil...  Jewison fait le taff dans ce polar qui n'a pas pris trop de rides et qui permet de traiter de façon assez fine des discriminations raciales - sans forcément jouer les Bisounours. Une chaleur de la nuit point encore trop tiède.

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Commentaires
E
Me rappelais plus que le Sidney P. était dans sa période , hum, si enrobée....L'était mieux avant, et beaucoup mieux après ! Y compris dans son jeu. <br /> <br /> Par contre, me souviens d'un Rod S. en roue libre, plus cabotineur que jamais.Mais c'est comme ça qu'il est le plus rigolo, et qu'on l'aime , hein.
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