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20 mars 2010

Les Chèvres du Pentagone (The Men who stared at Goats) de Grant Heslov - 2010

clooney_staring_at_goatsC'est franchement pas grand-chose, ce petit film, mais il atteint quand même son objectif sans problème : vous faire doucement marrer avec des acteurs funs, une histoire astucieuse et un style vintage délicieux. Heslov ressucite la grande époque du "buddy movie", et emmène ses Pierre Richard et Gérard Depardieu à lui (ici, Ewan McGregor et George Clooney) dans le désert irakien pour une ballade savoureuse et gentiment caustique. Le duo fonctionne très bien, et si on connaissait déjà le talent de comique de Clooney, McGregor est plus inattendu en candide dépasé par les évènements.

Le scénario s'appuie sur des faits réels : les expérimentations de l'armée américaine pour monter un régiment de "combat psychique" : pas d'armes, mais une force de persuasion para-normale sensée être super-efficace pour endiguer la violence. On suit avec plaisir les flashs-back qui nous retracent les épisodes de cette armée impossible, constituée en fait de gros bab1109666_The_men_who_stare_at_goatsa-cools shootés au LSD qui saluent le soleil et se persuadent qu'ils ont des dons mentaux extraordinaires. La beauté des personnages, c'est leur sincérité, leur asolue foi en leur chef (Jeff Bridges, allumé et drôle), leur aveuglement quant à l'improbabilité de leurs missions. Clooney est parfait dans ce rôle de Jedi rêveur, anti-violence, habité d'une foi inébranlable dans la puissance de l'amour et du psychique pour interrompre la guerre. Il se heurte sans arrêt au monde concret (excellent plan où, ayant choisi une direction au hasard à un carrefour, il explose sa voiture sur une mine), mais n'en reste pas moins convaincu de sa tâche et de ses pouvoirs. A sa suite, McGregor, puis le cinéaste lui-même, puis le spectateurs enfin, sont entraînés dans cette foi, par le seul talent du personnage et du scénario à nous faire partager l'espérance. Les dernières séquences, qui convoquent le M.A.S.H. de Altman, sont en ce sens très touchantes.

Men_Who_Stare_at_Goats1Heslov n'est certes pas un grand metteur en scène, et semble se balancer pas mal de la technique, de la caméra et de tout ce qui va avec. Son truc, c'est les personnages et la narration. Ma foi, il a bien raison au vu de ce résultat rigolo et léger, qui ne demande rien d'autre que de se laisser entraîner derrière ces acteurs doux-dingues et ce petit ton ironique délicieux. The Men who stared at Goats sera certainement oublié dans une petite semaine, mais d'ici là, je vous le conseille si vous en avez marre de vous taper Les Compères pour la centième fois.

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