Le Crépuscule des Nymphes de Glace (Twilight of the Ice Nymphs) (1997) de Guy Maddin
Ce film est un cauchemar pour daltonien, mais aussi pour tout spectateur qui se respecte. Avec toute le déférence que je dois au gars Maddin, cette production ultra colorée (les vêtements sont réalisés à partir de chutes de collections Pimky), est d'un goût terrible. Même Legend ou Excalibur seraient en comparaison des films d'une sobriété victorienne. Des histoires d'amour éternelles, des trahisons affreuses, tout cela est bien gentil, mais comme la direction d'acteurs est en plus totalement inexistante (eh be, elles sont bien joulies ces deux jeunes filles qui ne sont point avares pour étaler leur charme - quelque chose à se faire pardonner ?), on s'ennuie à en pleurer. Maddin crée en studio une île rose bonbon peuplée d'autruches, et on se demande bien pourquoi personne n'est jamais venu, au cours du projet, lui taper sur l'épaule pour lui souffler qu'il y avait peut-être quelque chose d'affreusement ridicule dans cet affreux bric-à-brac flashy. Bref, un film qui part totalement en vrille... J'en profite tout de même pour dire que My Winnipeg sort - enfin - en France et qu'il s'agit d'un film d'une toute autre tenue pour découvrir ou "approfondir" Maddin. Laissons fondre sinon les nymphes dans leur crépuscule, je crois qu'elles ne nous en voudront pas... Je ne suis pas rat sur les photos pour vous laisser apprécier cet esthétisme qui ferait passer Beineix pour un type équilibré ayant le sens de la modération.
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