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Shangols
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14 avril 2009

Uniformes et Jupon court (The Major and the Minor) (1942) de Billy Wilder

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L'idée de départ a beau être mince comme un élastique de bretelle - Ginger Rogers se fait passer pour une petite fille de douze ans pour payer son billet de train demi-tarif -, Billy Wilder parvient malgré tout à réaliser un film mignon comme tout. Il faut reconnaître qu'une grande partie du mérite en revient à la Ginger qui change constamment de peau tout en étant crédible dans tous ses rôles : elle commence en shampooineuse excédée, véritable femme fatale, qui t'explose des oeufs sur la tête comme pour faire une omelette, elle se natte et se petitechaussettise ensuite (ah, ça existe pas, j'ai pas mieux pourtant) pour pouvoir, à court d'argent, retourner dans sa contrée, ce qui provoque forcément une longue suite de quiproquo et de situations assez embarrassantes - on se demande d'ailleurs si un tel film serait possible aujourd'hui, j'ai envie de dire non -, puis elle termine le film avec des lunettes de grand-mère, posée et sereine comme une vieille femme digne. Elle fera au passage la rencontre d'un Major de l'armée qui craquera littéralement pour cette enfant - en tout bien tout honneur, certes - et se fera draguer par toute une armée de cadets - des ados excités comme des diables - sans pouvoir réellement trahir son subterfuge.

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Les ficelles sont forcément un peu grosses, mais cela fonctionne, Billy Wilder parvenant toujours à insuffler sur son film un vent de comédie qui emporte le morceau. Que la Ginger se retrouve dans le wagon-couchette du Major et fasse mine de jouer à la gamine effrayée par l'orage, qu'elle se fasse bisouiller par des cadets intenables qui font montre de leur stratégie amoureuse peu originale - on est 41 et la ligne Maginot est d'ailleurs déjà devenue un sujet de plaisanterie... -, ou encore qu'elle se lance dans un imparable numéro de claquettes, elle est tout simplement prodigieuse. Le film est parsemé de petits gags drolatiques (l'école de filles toutes coiffées en Veronica Lake, imparable; le Major, myope d'un oeil, qui regarde la Ginger à la fois comme une enfant puis, en fermant un oeil, comme une adulte - séquence subtile et casse-gueule qui fonctionne magistralement) et bien que le contexte soit assez dramatique (le Major reprend du service pour participer à la guerre qui fait rage en Europe), Billy Wilder parvient à donner un incroyable bain de jouvence à la comédie américaine. Il n'est qu'en début de parcours. 

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