Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Shangols
REALISATEURS
GODARD Jean-Luc 1 2
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
20 décembre 2008

Le grand Alibi de Pascal Bonitzer - 2008

18913998_w434_h_q80Je confirme le message induit par l'affiche, Le grand Alibi a tout de la partie de Cluedo : morne, soporifique, et attendu. Bonitzer est décidément beaucoup plus intéressant quand il bosse pour Rivette que quand il se pique de faire ses propres films. Ici, il choisit d'adapter un roman d'Agatha Christie (on connaît plus excitant, déjà), et de s'amuser avec une galerie de personnages bien entendu tous suspects du meurtre. Du coup, il réunit plein de comédiens sympathiques, il écrit quelques lignes qui les relient tous d'une façon ou d'une autre (une telle a été la maîtresse d'un tel, qui aime telle autre, mariée à tel autre, etc.), et emballé c'est pesé. Non, c'est pesant.

On a droit à un vague téléfim de dimanche soir (autre rapport avec le Cluedo), inconséquent comme c'est pas permis et passable à tous les postes. Les acteurs semblent avoir été privés de répétitions, ça doit être une méthode, et sont complètement empotés dans l'espace, ne sachant jamais trop quel geste faire, quelle intonation prendre. Miou-Miou 18906100_w434_h_q80notamment, dans un rôle caricatural à l'excès, est très manche et complètement perdue. Seuls les vieux de la vieille s'en tirent, en sortant leurs bonnes vieilles panoplies pleines de ficelles (Arditi en bougon fatigué ou Wilson en homme à femmes bourgeois). Les autres ont bien du mal à se dépétrer de ces caractères taillés à la serpette, entre l'alcoolo (Demy) et la chieuse (Agathe Bonitzer), entre la fille malheureuse et incomprise (Bruni-Tedeschi) et la vamp fatale (Caterina Murino). Privés ainsi d'épaisseur, les personnages ne parviennent pas à nous intéresser, on se fout comme de l'an 12 de leurs déboires sexuello-policiers, et on s'ennuie ferme. Côté trame policière, c'est également l'ennui total, et ça n'intéresse d'ailleurs pas plus Bonitzer que nous, puisqu'il délaisse tout ça avec évidence.

Les quelques clins d'oeil hitchcockiens sont bienvenus pour nous sortir du marasme, mais là aussi déception : 18906110_w434_h_q80ils ne sont là que pour tenter d'inscrire désespérément le film dans une lignée, et sont totalement vidés de sens. Le meurtre sous la douche, les plans éloignés sur une voiture le long d'un canal, le final sur les toits, ne font que sourire quand on reconnaît leurs provenances hitchcockiennes, mais n'apportent rien de plus qu'un joli décorum. Ce n'est pas en appelant son film comme celui d'Hitch qu'on dit quelque chose. Pour le reste, c'est tout juste propre, jamais élégant, jamais vénéneux. On dirait plus, en fait, un film de Chabrol sous tranxène, prenez ça comme une réserve. C'est la fête du cinéma en ce moment, et c'est vrai : Bonitzer lui fait sa fête. (Gols 29/06/08)


Respect pour l'ami Gols d'avoir pondu trois paragraphes sur ce film dont la vacuité rejoint la chute scénaristique. Que peut-on en retenir? Ben, dommage pour Arditi, Demy en alcoolo convainquant, Bruni Tedeschi et Caterina Murino belle à croquer. Une chronique en forme de pépin qu'on expulse nonchalamment. (Shang 20/12/08)

Commentaires
Derniers commentaires